Abstracts
Résumé
À l’époque moderne, consommer du vin et des liqueurs constitue un marqueur identitaire pour l’élite, au même titre que le bas de soie ou la perruque. Au xviiie siècle, les membres de l’élite de la Nouvelle-France boivent en se conformant aux normes en vigueur chez leur homologue métropolitaine, depuis le choix et le service des boissons jusqu’à leur absorption et, parfois, de l’ivresse qu’elles procurent. On prend également soin de respecter les prescriptions sociales liées au Boire, particulièrement celles relatives au genre. Cette façon d’afficher des manières de boire bien françaises sert à marquer la distance qui les sépare des gens du peuple et ainsi de s’éloigner du spectre de la « sauvagerie », mais sert aussi à affirmer leur filiation identitaire avec la France, en perpétuant leur appartenance à la culture française et, par extension, à la « civilisation ».
Abstract
During the early modern period, drinking wine and liqueur was an identity marker for the elite, in the same way as wearing silk stockings or wigs. In the 18th century, the elite of New France adopted the same drinking norms as their metropolitan counterparts, from the choice and the service of drinks to their consumption and the inebriation that sometimes followed. The elite also took care to respect the social mores of drinking, especially those relating to gender. This display of a typically French style of drinking not only helped the elite maintain their social distance from the popular classes and thus remove themselves from the spectre of « savagery », but also reaffirmed their French identity, by reinforcing their participation in French culture and, by extension, in « civilization ».