FR:
La présence importante de l’eau et l’abondance de rives dans la région montréalaise ont attiré des générations de citadins en quête de lieux de loisirs et de vie, proches de la nature. Cet article met au jour la manière dont évoluent les rapports des villégiateurs à leur environnement naturel entre 1890 et 1940. Pour multiples que soient leurs définitions, les villégiateurs partagent une vision instrumentale de la nature, considérée comme un moyen pour se constituer des milieux de vie sur mesure, servant à l’affirmation de leur pouvoir et de leur prestige tout comme à la consolidation de leur identité sociale. Terme dont la puissance d’évocation est sans limites, la nature ne livre pas elle-même son propre sens. Ses significations se construisent à travers les valeurs dont elle est investie, les rêves qu’elle nourrit, les projets et les usages auxquels elle donne vie.
EN:
The predominance of water and the abundance of riverbanks in the Montreal region have attracted generations of urban residents in search of living and leisure spaces located close to nature. This article sheds light upon the evolution of the rapport between vacationers and their natural environment between 1890 and 1940. In spite of the multiplicity of definitions, vacationers shared an instrumental vision of nature, which was seen as a means of fashioning a tailor-made living environment that served to assert both their power and their prestige and that consolidated their social identity. Given the infinite suggestive possibilities of the term, the definition of nature was in no way self-evident. Its meanings were constructed through the values invested in it, the dreams it nourished and the projects to which it gave life.