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Ces deux nouveaux tomes de Georges Aubin et Renée Blanchet, comprenant plus de 700 lettres adressées aux enfants de Louis-Joseph Papineau, suscitent l’intérêt. Louis-Joseph Papineau fut souvent loin de sa famille et l’activité épistolaire lui permit de maintenir le contact avec elle, contact auquel Papineau attache une grande importance.
La correspondance de Papineau avec ses enfants permet de l’observer dans son rôle de père de famille. Il encourage ses enfants, leur prodigue des conseils, observe leurs faiblesses sans les condamner. Plus tard, tout en continuant à les conseiller, il respecte leur statut d’adulte et leur laisse suivre leur propre voie. Surtout et toujours, il les aime.
La plus grande partie de cette correspondance s’adresse au fils aîné, Louis-Joseph Amédée. Une fois rentré au Canada, Papineau vit surtout à la Petite-Nation où il construit un nouveau manoir et améliore son domaine. Il confie à Amédée, protonotaire à Montréal, les responsabilités de la construction et de l’approvisionnement du manoir. Père et fils partagent aussi une passion pour l’horticulture. La politique prend moins de place durant cette période sans toutefois disparaître de leur correspondance.
Dans l’introduction à ces deux volumes, Yvan Lamonde réfléchit sur l’apport de cette correspondance à notre connaissance de la pensée politique de Papineau, surtout après 1845, donc sur des sujets comme l’annexion, l’abolition du régime seigneurial et la guerre de Sécession. Selon lui, Papineau demeure annexionniste et accepte l’assimilation du Bas-Canada à la culture américaine.
Cette édition remplacera, à quelques rares exceptions près, les copies manuscrites de ces lettres. L’utilisation en est facilitée par les annotations des éditeurs, l’index qui accompagne chaque volume, la liste chronologique des lettres avec la source et, en annexe, la liste des lettres, manuscrites ou éditées, des enfants de Louis-Joseph Papineau à leur père. Sans aucun doute cet ouvrage représente un travail magistral qui, en facilitant l’utilisation de la correspondance familiale de Papineau, contribuera, souhaitons-le, à donner une image plus équilibrée de ce grand homme politique pour qui la vie sociale et familiale était de toute première importance.