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L’historien John Zucchi a traduit en anglais les deux rapports, l’un sur la crise scolaire ontarienne provoquée par l’entrée en vigueur du Règlement 17, en 1912, et le second sur la Commission scolaire des écoles séparées d’Ottawa, rédigés par l’envoyé de Rome, l’archevêque Pellegrino Stagni. Dans son premier rapport, Stagni rappelle que le français n’a aucune protection constitutionnelle en Ontario. Selon lui, le conflit est une querelle linguistique et, par conséquent, le Vatican ne peut condamner le Règlement 17.
Comme l’indique Zucchi, ce volume rend accessibles les rapports de Stagni, et j’espère qu’une traduction française paraîtra sous peu. L’introduction permet au lecteur de comprendre les causes du conflit. À ce sujet, Zucchi insiste sur les luttes engagées depuis longtemps entre les évêques canadiens-français et irlandais. En effet, l’épisode ontarien est la poursuite de la bataille qui, depuis le xixe siècle, oppose ces évêques au sujet du contrôle de l’Église à l’extérieur du Québec et de l’usage du français dans les écoles catholiques. Il est cependant dommage que l’auteur ait peu écrit sur le développement du sentiment d’hostilité à l’égard du fait français en Ontario, comme cause du conflit. Enfin, Zucchi ne présente pas le Règlement 17 comme un événement majeur dans la formation de l’identité franco-ontarienne. Selon lui, les francophones de l’Ontario appartiennent à la diaspora canadienne-française. Voilà un apport intéressant aux débats sur cette question.