Abstracts
Résumé
Entre 1692 et 1760, les autorités coloniales françaises offrirent de façon intermittente des récompenses en marchandises aux guerriers autochtones qui leur apportaient des chevelures ennemies. Plusieurs historiens ont attribué à tort à la politique française de paiement des scalps les mêmes modalités qu’avaient celles des colonies anglaises. Or notre examen du sujet révèle le caractère fort particulier et cohérent de la politique de la Nouvelle-France. Les primes furent perçues comme un des moyens les plus efficaces d’assurer la survie de la présence coloniale française en encourageant les alliés amérindiens à prendre le sentier de la guerre. Elles n’eurent pas pour autant comme effet de dénaturer les coutumes de ces derniers ou de subordonner leur intérêts.
Abstract
Between 1692 and 1760, French colonial authorities intermittently offered trading goods to native warriors as bounties for enemy scalps. While most historians have not differentiated French and English policies, a closer examination of the subject reveals that the former had a very specific and coherent policy. Scalp bounties were considered one of the most effective ways of defending New France by encouraging its native allies to take the war path. Contrary to what has been previously assumed, however, these bounties did not result in the corruption of native customs or in the subordination of native military interests.