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Cette contribution de Jacques Lachapelle, qui concentre en 130 pages un examen judicieux et solidement étayé de près de 40 immeubles commerciaux de l’agence d’architectes montréalais Ross et Macdonald dans la première moitié du xxe siècle, retrace de façon convaincante le contexte d’intervention et la production imposante de ces architectes prolifiques et forts visibles dans plusieurs villes canadiennes. L’auteur a d’autant plus de mérite qu’il devait, d’entrée de jeu, convaincre le lecteur profane tout autant que les spécialistes de la qualité de l’oeuvre bâti par rapport à d’autres architectes du temps. Il devait ensuite trouver un angle inédit d’attaque (le développement de grands immeubles commerciaux multifonctionnels, prototypes de nos centre-villes actuels) et, finalement, dépouiller quantité de sources graphiques et écrites (les illustrations, les notes et la bibliographie témoignent bien de l’effort consenti).
Jacques Lachapelle s’est assuré, par une prose limpide, érudite là où on le souhaitait, didactique ailleurs quand il devait convaincre, de jauger la carrière de la firme, d’en faire ressortir l’impact et de lui donner la place qu’elle mérite dans l’historiographie. Il y arrive en trouvant un ton à la fois savant et accessible. Les experts du sujet pourraient à la rigueur trouver l’introduction et la conclusion un peu moins enlevées, plus conventionnelles, mais le public en général, qu’il faut guider plus avant, y trouvera son compte. L’auteur rend ainsi accessibles de belle façon les recherches effectuées dans le cadre de sa thèse de doctorat, et il est à souhaiter que cet ouvrage trouve le public qu’il mérite.