Abstracts
Résumé
À sa création en 1937, l’Office provincial des recherches scientifiques avait pour mandat de coordonner la recherche effectuée dans les laboratoires de la province de Québec et de pourvoir à la formation de nouveaux chercheurs. En 1960, à l’époque des grands bouleversements institutionnels qui caractérisent la Révolution tranquille, il est intégré au Bureau des recherches économiques du ministère de l’Industrie et du Commerce et disparaît sous cette appellation. On a souvent affirmé que l’Office était un « échec relatif » dans le développement de la science au Québec. Une étude approfondie de l’organisme nous permet de nuancer ce jugement. En effet, nous avons découvert que l’agence gouvernementale finança, du moins en partie, pas moins de 173 mémoires de maîtrise et 56 thèses de doctorat, assurant ainsi un recrutement plus régulier d’étudiants des cycles supérieurs, là où s’acquiert le « métier » de chercheur et la connaissance des règles du jeu en vigueur dans chacune des disciplines scientifiques. De plus, l’Office s’est efforcé, dans sa première phase d’existence (1938-1948), d’orienter les recherches universitaires vers des applications pratiques à l’industrie, formant l’une des premières structures institutionnelles de liaison entre l’université et l’entreprise privée au Québec. Au cours des années 1950, l’Office est marqué par un changement de trajectoire. Le volet recherche de l’agence étatique prend alors la forme de ce que l’on pourrait appeler un « bureau gouvernemental de consultation technique et scientifique ». Ses activités de recherche se limitent donc à des analyses d’échantillons, au contrôle de la qualité de certains produits, à la solution de divers problèmes de fabrication, bref, à assister et à conseiller les entreprises qui en font la demande. Bien qu’il n’ait jamais eu l’ampleur ni les moyens du Conseil national de recherche du Canada (CNRC), l’Office a joué un rôle important dans la formation de la communauté scientifique québécoise.
Abstract
Created in 1937, the Scientific Research Bureau of the province of Quebec (1937-1960) was given the mandate to coordinate the research carried out in provincial laboratories and to assist the formation of young scientists by providing scholarships and grants. In the midst of the Quiet Revolution, it disappeared and was integrated to the Economic Research Bureau of the Trade and Commerce Department. For many historians, the Scientific Research Bureau did not really contribute to the growth of science in Quebec. Yet, a close analysis of the Bureau suggests otherwise. We discovered that it financed, at least in part, 173 master’s degree and 56 Ph.D. Moreover, in its first phase of existence, the Bureau seeked to orient university-based research towards industrial application making it one of the first institutional links between the universities and the private sector in Quebec. At the turn of the 1950’s, the Bureau changed its trajectory. The research it conducted thereafter was limited to sample analysis, quality control of products and counselling companies that seeked its aid. Even though the Bureau never had the financial resources of the National Research Council (NRC), it played a key role in the formation of the French-Canadian scientific community.