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Produit par le Musée canadien des civilisations, ce site est une composante de la Galerie du progrès social[1]. Bien que ses objectifs ne soient pas clairement définis au départ, on comprend rapidement qu’il s’agit pour le Musée de se livrer à une démonstration, d’autant plus que vient s’ajouter, sur sa page frontispice, la note suivante : « Nous dominons également le monde en matière de qualité de vie. » Cela peut laisser entrevoir, et ce, de façon fort malencontreuse, que le site a éventuellement été conçu dans un but de propagande gouvernementale. Or il n’en est rien, en ce sens que l’on ne saurait contester la valeur scientifique de son contenu, ni sa grande pertinence.
Ainsi, le contenu de ce site s’avère riche en informations concernant l’histoire du mouvement ouvrier, et encore plus spécifiquement celle du syndicalisme canadien. Il privilégie une approche chronologique dans le but de mettre en évidence l’évolution, sinon le progrès accompli depuis les tout premiers débuts de la révolution industrielle jusqu’à l’aube du xxie siècle. Six thèmes principaux, dont chacun reflète une époque particulière de ce mouvement, constituent la base sur laquelle est élaboré le contenu du site. Chacun de ces thèmes est subdivisé en moyenne en cinq sous-thèmes, qui abordent divers aspects de la période. Un texte présente de façon efficace les contextes politique, économique et social dans lesquels s’est effectuée la lutte du mouvement ouvrier, et en retrace les principaux faits saillants. Aussi, une section intitulée « Voix » nous propose un exemple concret à travers la présentation de documents originaux. Il peut s’agir de photographies noir et blanc, d’extraits sonores ou encore de la transcription de chants ouvriers, de discours de syndicalistes, etc. Bref, une section qui permet de faire prendre vie aux propos soutenus par les textes de base qui pourraient sembler lourds à ceux qui ne s’attendent pas à lire des pages entières de texte sur Internet.
Indubitablement, ce site vise à soutenir un argument, et c’est celui du progrès social. Néanmoins, la thèse qu’il défend, à savoir que les ouvriers canadiens ont su se mobiliser d’un bout à l’autre du pays pour défendre leurs intérêts et contribuer à faire valoir leurs droits, autant auprès des employeurs que des gouvernements, ne nuit en aucun cas à sa qualité première, qui est avant tout de livrer une synthèse intéressante de cette histoire et de fournir un outil de départ extrêmement riche pour quiconque souhaite entamer une recherche sur le sujet. En effet, les auteurs sont constamment restés soucieux d’apporter les nuances qui s’imposent, de telle sorte qu’il ne s’agit pas ici d’assister à une saga à la gloire du progrès social accompli sous l’égide du mouvement ouvrier, mais plutôt de prendre connaissance d’une histoire à la fois riche et complexe.
La navigation s’y effectue aisément, qu’il s’agisse de la version anglaise ou française. Le principe s’avère d’ailleurs fort simple : un menu principal permet d’abord d’accéder aux six thèmes proposés. Chacun d’entre eux possède par la suite son propre menu, qui propose cinq sous-thèmes traités sous deux aspects : Histoire et Voix. Par exemple, une fois parvenu à la page de texte qui relate l’Histoire, il est possible d’accéder directement à la page Voix sans devoir retourner au menu et vice-versa. On peut également se diriger de la même façon vers les autres sous-thèmes, voire poursuivre d’un thème principal à un autre tout aussi facilement. Cependant, un point faible est à souligner : bien que l’on ne puisse douter de l’intérêt soulevé par les textes de la section Histoire, de même que par leur style relativement accessible, il n’en demeure pas moins que certains concepts gagneraient à être explicités par l’intermédiaire de liens. Cela contribuerait à élargir le champ des connaissances contextuelles relatives au sujet, et ce, dans le plus grand intérêt des internautes qui consultent ce site. De même, le site ne renferme aucun moteur de recherche qui lui appartienne en propre ; il faut pour ce faire utiliser celui du Musée[2], qui est aussi rattaché à plusieurs autres sites, de sorte que l’information recherchée peut tout aussi bien être repérée ailleurs.
Pour ce qui est de l’aspect graphique du produit, les concepteurs ont opté pour une certaine sobriété ; les six thèmes à l’étude sont identifiés par des couleurs différentes, les sous-thèmes sont numérotés et deux colonnes de points, une pour chacune des sections, permettent l’accès au contenu. Plus de mouvement et d’originalité seraient à souhaiter, particulièrement en ce qui concerne la section Histoire, où l’insertion d’éléments de graphisme viendrait alléger la présentation des textes.
Ce site comporte des indications de mises à jour récentes. Difficile de dire cependant si d’autres modifications sont prévues ; cela s’avérerait fort souhaitable, parce que malgré la qualité et l’utilité incontestables de ce site, il gagnerait à coup sûr en enrichissant ses ramifications.