Abstracts
RÉSUMÉ
Quand le gouvernement King instaure un programme d'allocations familiales en 1945, il compte s'attirer les faveurs des électorats ouvrier et québécois, tous deux mécontents de sa façon de diriger le pays pendant la guerre. L'examen des effets du programme au Québec dans la première décennie montre que, dans les deux cas, le premier programme de sécurité sociale au Canada a été apprécié. Les règlements des allocations prévoient un certain contrôle étatique de l'économie et de la structure familiale. Mais le versement régulier d'une somme d'argent à tous les parents est assez apprécié pour que les rares intrusions dans les foyers québécois n'affectent pas les 96 pour cent de l'opinion publique qui approuve le programme. Les aspirations des ménages pauvres sont rencontrées par [les aspects de la loi qui promeuvent] la famille naturelle comme meilleur environnement pour le développement de l'enfant, de même que par le niveau de confiance élevé accordé aux parents par le gouvernement [quant à la dépense de l'allocation] quand on compare les modalités du programme aux méthodes discrétionnaires des organisations charitables. Des séquelles de cette approche subjective sont cependant reprises pour les allocations aux immigrants et aux autochtones. Enfin, les familles québécoises auraient pu, comme une importante section de leur élite, s'élever contre le versement du chèque à la mère, la menace de l'autonomie familiale et le taux décroissant après le cinquième enfant. En pratique, au contraire, la majorité des mères administrent le budget familial, et les familles nombreuses sont celles dont le revenu subit l'augmentation relative la plus importante. Ainsi, les dénonciations autonomistes de Duplessis et le boycott organisé par le Bloc populaire ne recevront pas l'appui escompté.
ABSTRACT
With the 1945 family allowances programme, the King government hoped to win back segments of the electorate, especially Quebecers and workers, who were disappointed with its wartime policies. This study of the effects of the programme in Quebec from 1945 to 1955 shows that, in both cases, the first universal Canadian social security programme was appreciated. True, this measure contained provisions meant to control the family economy and structure. But the regular family allowance payment to mothers was so popular that public approval of the programme reached 96 per cent. Poor households' expectations were met by the promotion of the family, as opposed to institutions, as the best means of raising children. Another favorable aspect was the confidence given to parents to spend the allowance, especially when the programme is compared to former private charity measures. More control, however, was exercised in the cases of immigrants and natives. Finally, Quebec families could have protested family allowances and the decreasing rate after the fifth child, as did a substantial section of their elite, but the financial needs of most mothers, who were responsible for administering the family budget, prevented them from following the Bloc populaire's boycott and Duplessis' efforts to protect provincial autonomy.
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