Géographie physique et Quaternaire
Volume 58, Number 2-3, 2004 Glacial History, Paleogeography and Paleoenvironments in Glaciated North America Guest-edited by Stephen A. Wolfe and Alain Plouffe
Table of contents (14 articles)
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Foreword Victor K. Prest (1913‑2003)
Stephen A. Wolfe, Alain Plouffe, John Clague, Bob Fulton, Doug Hodgson, Isabelle McMartin, Beth McClenaghan, Denis St-Onge, Vern Rampton and Pierre J.H. Richard
p. 159
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Introduction: Glacial History, Paleogeography and Paleoenvironments in Glaciated North America
Glacial History
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Evidence from Keewatin (Central Nunavut) for Paleo-Ice Divide Migration
Isabelle McMartin and Penny J. Henderson
pp. 163–186
AbstractEN:
Ice directional indicators were compiled from extensive field mapping and air-photo interpretation in the Keewatin region of central Nunavut. The profusion of multi-faceted bedrock outcrops, intersecting striations, superimposed streamlined landforms, and stacked till units, particularly beneath the former Keewatin Ice Divide, is interpreted to be the result of the migration of the main ice divide in the region, by as much as 500 km between ice-flow phases, possibly through much of the Wisconsinan glaciation. This palimpsest glacial landscape reflects protection under an ice divide because of low-velocity basal sliding, and changes in flow velocity as a result of shifting ice flow centres. Relative ages of regional ice-flow sets were used to reconstruct multiple phases of paleo-ice flows, stemming from ice centres external to the region prior to or at LGM, and from a local ice divide throughout deglaciation. This work refutes previous interpretations of the age and stability of the Keewatin Ice Divide, and has implications for interpreting glacial dispersal trains and for mineral exploration in Keewatin.
FR:
Des indices d’écoulement glaciaire ont été compilés à partir d’une cartographie à grande échelle sur le terrain et à l’aide de la photo-interprétation dans la région du Keewatin au centre du Nunavut. L’abondance d’affleurements rocheux à facettes multiples, de stries entrecroisées, de formes profilées superposées et d’unités de till empilées, notamment sous l’ancienne ligne de partage glaciaire du Keewatin, est le résultat de la migration de la ligne de partage glaciaire principale sur 500 km dans la région du Keewatin au cours de la glaciation du Wisconsinien. Ce paysage glaciaire est le vestige d’un glissement minimal sous la ligne de partage glaciaire et des variations de vitesse d’écoulement causées par le déplacement des centres d’écoulement. Les âges relatifs des familles d’écoulement glaciaire ont permis de reconstituer de nombreuses phases glaciaires anciennes, qui sont affectées par les centres d’écoulement situés à l’extérieur de la région et par une ligne de partage glaciaire locale jusqu'à la déglaciation. Ces résultats réfutent les interprétations antérieures quant à l’âge et à la stabilité de la ligne de partage glaciaire du Keewatin et ils aident à mieux comprendre les trains de dispersion glaciaire et l’exploration minérale dans la région du Keewatin.
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Ice-Flow Chronology and Palimpsest, Long-Distance Dispersal of Indicator Clasts, North of the St. Lawrence River Valley, Quebec
Jean J. Veillette
pp. 187–216
AbstractEN:
An ice flow model, based on the distribution of distinctive Proterozoic erratics from the Lake Mistassini and Monts Otish sedimentary basins, and on the mapping of relict striations in a 230 000 km2 area located predominantly in Grenville Province, Québec, is presented to reconstruct the evolution of a large part of the Labrador Sector of the Laurentide Ice Sheet during the Wisconsinan. The results, were added to those of similar surveys carried out in the Abitibi region, and further north. Striated surfaces and indicator clasts from an early northwestward flow, overprinted by those from a widespread southeastward flow, and lastly by those from deglaciation flows toward the southwest, south, and southeast, revealed a complex sequence of events. The northwestward flow originated from a NE‑SW, early Wisconsinan, ice divide located in the Québec highlands, south of Lake Mistassini, that migrated to a position north of the lake, at the Last Glacial Maximum, to give rise to the widespread, southeastward ice flow, that left traces over a large part of Grenville Province. Deglaciation triggered a clockwise shift in ice-flow south of Lake Mistassini, and a counterclockwise shift, north of it. Inception of the northwestward flowing glacier probably results from the coalescence of ice caps formed at the highest elevations along a narrow fringe, north of and parallel to the St. Lawrence River Valley, and expansion toward the northwest suggests a similarity with the windward growth model of ice sheet expansion. The ice flow model has implications for mineral exploration methods based on the sampling of glacial sediments.
FR:
Une séquence d’écoulements glaciaires est proposée pour expliquer l’évolution d’une grande partie du secteur du Labrador de la calotte laurentidienne au cours du Wisconsinien, à partir de la répartition d’erratiques distinctifs provenant des roches protérozoïques des bassins sédimentaires du lac Mistassini et des monts Otish, et de celle de stries glaciaires anciennes dans une région d’environ 230 000 km2, dont la majeure partie est située dans la province de Grenville, au Québec. Ces nouvelles données ont été ajoutées à celles provenant de levés semblables menés antérieurement en Abitibi, et plus loin au nord. Les surfaces striées et les indicateurs lithologiques de transport glaciaire, associés au premier écoulement vers le nord-ouest, recoupés par ceux d’un écoulement majeur vers le sud-est, et ensuite par ceux d’écoulements vers le sud-ouest, le sud et le sud-est, lors de la déglaciation du territoire, témoignent d’une suite complexe d’évènements glaciaires. Le mouvement initial, vers le nord-ouest, résulte d’une zone de partage des glaces d’orientation NE‑SO, située dans les hautes terres du Québec, au sud du lac Mistassini, laquelle se déplaça au nord du lac Mistassini au Pléniglaciaire, pour former l’écoulement vers le sud-est, dont les traces couvrent une grande partie de la province de Grenville. Lors de la dernière déglaciation des ajustements dans le sens d’écoulement des glaces ont engendré des rotations dans le sens horaire au sud du lac Mistassini, et contraire au sens horaire au nord de celui-ci. La coalescence de centres d’englacement au Wisconsinien inférieur, à partir de glaciers isolés sur les plus hauts sommets, le long d’une zone située au nord et parallèle au Saint-Laurent, aurait formé le lieu initial de partage des glaces d’orientation NE‑SO; l’expansion de ce glacier vers le nord-ouest est attribué à l’accumulation préférentielle de glace sur ce coté du glacier, exposé aux vents dominants (windward growth). Ce modèle d’écoulements glaciaires est d’intérêt pour l’exploration minérale fondée sur l’analyse des dépôts glaciaires.
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Glacial Stratigraphy of the Bulkley River Region: A Depositional Framework for the Late Pleistocene in Central British Columbia
Andrew J. Stumpf, Bruce E. Broster and Victor M. Levson
pp. 217–228
AbstractEN:
A depositional framework for late Pleistocene sediments in central British Columbia was developed from the composite stratigraphy of glacial sediments found in the Bulkley River region. Nonglacial deposits correlated to the Olympia Nonglacial Interval, are overlain in succession by sub-till, ice-advance sediments, Late Wisconsinan (Fraser Glaciation) till, and late-glacial sediments. Due to local erosion and depositional variability, some of the units are not continuous throughout the region and differ locally in their thickness and complexity. At the onset of the Fraser Glaciation, ice advance was marked by rising base levels in rivers, lake ponding, and ice marginal subaqueous deposition. Physiography and glacier dynamics influenced the position of drainage outlets, direction of water flow, and ponding. The region was completely ice covered during this glaciation and ice-flow directions were variable, being dominantly influenced by the migrating position of ice divides. Deglaciation was marked by the widespread deposition of fine-grained sediments in proglacial lakes and glaciofluvial sands and gravels at locations with unrestricted drainage.
FR:
Un scénario de sédimentation datant du Pléistocène tardif est élaboré à partir de la stratigraphie glaciaire observée dans la région de la rivière Bulkley. Les dépôts non-glaciaires attribués à l’interstade d’Olympia sont surmontés d’un till d’une avancée glaciaire, d’un till datant du Wisconsinien supérieur (glaciation du Fraser) et de sédiments tardiglaciaires. Plusieurs unités ne sont pas continues dans la région et diffèrent par leur épaisseur et leur complexité, en raison de l’érosion locale et des taux de sédimentation variables. Au début de la glaciation du Fraser, l’avancée des glaces fut accompagnée d’une augmentation du niveau de base des rivières, la création d’étangs et d’une sédimentation près des marges glaciaires. La physiographie et la dynamique glaciaire influence l’emplacement des exutoires de drainage, la direction de l’écoulement des eaux et la création des bassins. La région fut alors entièrement couverte de glace et les directions d’écoulement glaciaire, très variables, furent fortement contrôlées par la migration des lignes de partage glaciaires. La déglaciation se caractérise par la sédimentation de sédiments fins dans les lacs proglaciaires, et des sables et des graviers fluvioglaciaires dans les zones de drainage libres.
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Sedimentological Observations from the Tiskilwa Till, Illinois, and Sky Pilot Till, Manitoba
Anders E. Carlson, John W. Jenson and Peter U. Clark
pp. 229–239
AbstractEN:
We present sedimentological observations from the Tiskilwa Till in northern Illinois, and the Sky Pilot Till in northern Manitoba, that indicate deposition of these tills by subglacial deformation. These generally homogenous tills grade downward into more heterogeneous tills that incorporate underlying sediment into their matrix, indicating entrainment of older sediments by sediment deformation. Deformed sand inclusions within these tills imply deformation of the tills and inclusions prior to deposition. The Tiskilwa Till has relatively high fabric strength throughout its thickness, whereas fabric strength in the Sky Pilot Till generally increases up-section in 2 to 3 m thick increments. Fabric orientations in both tills rotate up-section, possibly due to changes in ice-flow direction associated with the thickening and thinning of ice, and changes in ice-flow divide location. In both the Tiskilwa and Sky Pilot Tills, the change in fabric orientation occurs over intervals of ~1 m, suggesting that the maximum depth of deformation was ≤1 m insofar as any greater depth of deformation would have reoriented till fabric during maximum ice extent and retreat. In the case of the Sky Pilot Till, the up-section increase in macrofabric strength indicates that strain increased up-section. These data suggest that these tills were deposited in a time transgressive manner as strain migrated upwards with the delivery of new till either released from the ice base or advected from up-ice.
FR:
Les observations sédimentologiques des tills de Tiskilwa, Illinois, et de Sky Pilot, Manitoba, indiquent que ces tills sont issus d’une déformation sous-glaciaire. Ces tills, généralement homogènes, deviennent hétérogènes vers leur base et ils incorporent du matériel sous-jacent dans leur matrice, ce qui indique un déplacement des sédiments plus âgés par déformation. La présence d’inclusions de sable dans ces tills impliquent leur déformation avant leur dépôt. Le till de Tiskilwa présente une matrice très cohérente sur toute son épaisseur tandis que celle du till de Sky Pilot augmente vers le haut tous les 2 ou 3 mètres. La rotation de l’orientation des matrices de ces deux tills est probablement associée aux changements de l’écoulement glaciaire liés à l’épaisseur de la glace et à la migration de la ligne de partage des marges glaciaires. Pour ces tills, le changement d’orientation du matériel se produit sur des intervalles d’environ 1 m, où la profondeur maximale de déformation devrait réorienter le matériel du till durant le maximum glaciaire et le retrait des glaces. Dans le cas du till de Sky Pilot, la section supérieure montre une augmentation dans la force de cohésion du matériel. Ces données indiquent que ces tills se sont déposés de manière diachronique, où la force de tension a migré vers le haut, entraînant le dépôt de matériel basal frais à partir de la base de la glace ou par advection depuis la glace.
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Stratigraphic Architecture and Sediment Facies of the Western Oak Ridges Moraine, Humber River Watershed, Southern Ontario
Hazen A.J. Russell, Robert W.C. Arnott and David R. Sharpe
pp. 241–267
AbstractEN:
The Oak Ridges Moraine in southern Ontario is a ca. 160 km long east-west trending ridge of sand and gravel situated north of Lake Ontario. Study of the Oak Ridges Moraine in the Humber River watershed was undertaken to assess its role in the groundwater system of the buried Laurentian Valley. The Oak Ridges Moraine is interpreted to have been deposited in three stages. Stage I records rapid deposition from hyperconcentrated flows where tunnel channels discharged into a subglacial lake in the Lake Ontario basin. Low-energy basin sedimentation of Stage II was in a subglacial and ice-contact setting of a highly crevassed ice sheet. Stage III sedimentation is characterized by rapid facies changes associated with esker, subaqueous fan, and basinal sedimentation. Detailed sediment analysis challenges the concept that the Oak Ridges Moraine was deposited principally from seasonal meltwater discharges, climatic modulated ice-marginal fluctuations, or in an interlobate position. Instead it is interpreted to have formed in response to late-glacial ice sheet events associated with subglacial meltwater ponding, episodic and catastrophic subglacial meltwater discharge, and subsequent seasonal meltwater discharge. The moraine probably formed as the glacial-hydraulic system re-equilibrated to the presence of a thinned, grounded ice shelf and a subglacial lake in the Lake Ontario basin.
FR:
La moraine de Oak Ridges, sud de l’Ontario, est une crête de sable et de gravier orientée est-ouest d’une longueur de 160 km au nord du lac Ontario. L’étude de la moraine de Oak Ridges dans le bassin de la rivière Humber permet de comprendre son rôle dans le système de drainage de la vallée Laurentienne. La moraine de Oak Ridges a été édifiée en trois phases. La phase I consiste en une sédimentation rapide par hyperconcentration des écoulements, où les chenaux en tunnel se déversent dans un lac sous-glaciaire du lac Ontario. Le bassin de sédimentation de faible énergie de la phase II est sous-glaciaire et touche à un inlandsis ayant d’importantes crevasses. La phase III se caractérise par un changement de faciès très rapide, par la présence d’eskers, de cônes aquatiques et de bassins sédimentaires. Les analyses sédimentaires détaillées ébranlent l’hypothèse que la moraine de Oak Ridges ait été formée par la fonte des glaces saisonnière, les fluctuations climatiques près des marges glaciaires, ou dans une position interlobaire. Notre interprétation indique plutôt qu’elle a été mise en place en réponse à des événements de fonte sous-glaciaire de nature épisodique et catastrophique, et par des apports subséquents d’eau de fonte saisonnière. La moraine s’est probablement formée lors de la ré-équilibration du système glacio-hydraulique en présence d’un inlandsis mince, en contact avec le substrat et alimentant un lac sous-glaciaire dans le bassin du lac Ontario.
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Ice Streams of the Laurentide Ice Sheet
Monica C.M. Winsborrow, Chris D. Clark and Chris R. Stokes
pp. 269–280
AbstractEN:
Ice streams had a major influence on the configuration and the stability of the Laurentide Ice Sheet. Their identification is crucial for an understanding of ice sheet behaviour and their importance is reflected by the recent increase in paleo-ice stream research. This paper provides a synopsis of Laurentide paleo-ice streams, compiled from published sources and our mapping from satellite imagery and aerial photography. In total, 49 hypothesised ice streams are reviewed, and categorised according to the strength of evidence for streaming and knowledge of their extent. A map of Laurentide paleo-ice streams is presented, along with tables documenting the nature of evidence on which streaming behaviour has been invoked. The distribution of ice streams demonstrates the spatial organisation of fast ice flow, and overlapping imprints document major changes in ice flow during retreat. We note that Laurentide paleo-ice streams exhibit a much greater range in size than those currently operating in Antarctica.
FR:
Les courants glaciaires ont eu une influence déterminante sur la configuration et la stabilité de l’Inlandsis Laurentidien. Leur identification est cruciale pour la compréhension du comportement de la calotte glaciaire et l’intensification récente de la recherche sur les courants paléoglaciaires témoigne de leur importance. Dans cet article, nous présentons une vue d’ensemble des courants paléoglaciaires de l’Inlandsis Laurentidien, compilée à partir de la revue des sources publiées et de notre cartographie établie à l’aide d’imagerie satellite et de photographies aériennes. En tout, nous avons étudié 49 hypothèses de courants glaciaires. Nous les avons classées selon l’importance du témoignage de leur écoulement et la connaissance que nous avons de leur extension. Nous proposons une carte des courants paléoglaciaires laurentidiens ainsi que des tableaux décrivant la nature de la preuve permettant d’établir le comportement de l’écoulement. La répartition des courants glaciaires montre l’organisation spatiale d’un écoulement glaciaire rapide et le chevauchement des empreintes traduit les changements de l’écoulement durant son retrait. Nous notons que la taille des courants paléoglaciaires laurentidiens est plus importante que celle des courants glaciaires actuels de l’Antarctique.
Paleogeography
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La terrasse Mitis à la pointe de Mille-Vaches (péninsule de Portneuf), rive nord de l’estuaire maritime du Saint-Laurent : nature des dépôts et évolution du niveau marin relatif à l’holocène
Jean-Claude Dionne, Jean-Marie M. Dubois and Pascal Bernatchez
pp. 281–295
AbstractFR:
La basse terrasse à l’extrémité sud-ouest de la péninsule de Portneuf, sur la Haute Côte-Nord du Saint-Laurent, correspond à la terrasse Mitis présente dans quelques autres localités de la rive nord de l’estuaire. Entièrement composée de matériaux meubles détritiques, elle comprend plusieurs unités, la plupart sableuses, d’une épaisseur supérieure à 3 m. Mises en place en milieu littoral et intertidal, ces unités reposent sur un dépôt de sable fin gris, infratidal, lui-même susjacent au substrat limono-argileux déposé dans la Mer de Goldthwait, il y a >9,5 ka. Un dépôt de limon sableux, gris, laminé, contenant des débris de plantes en place correspondant à un faciès de schorre inférieur, coiffe la séquence sableuse. Par endroits, ce dépôt est lui-même recouvert d’une couche de tourbe de 25‑30 cm d’épaisseur. L’unité à la base de la falaise active a été mise en place entre 1990 ± 60 et 2740 ± 70 BP. Les unités sableuses au-dessus datent de 1570 ± 60 à 1880 ± 90 BP, alors que l’unité limoneuse à faciès de schorre inférieur a donné un âge au 14C allant de 1570 ± 50 à 1970 ± 70 BP. L’âge médian de la terrasse Mitis est de 1880 ± 90 BP, alors que si on prend en compte uniquement les dates pour l’unité limoneuse à faciès de schorre inférieur, il est de 1830 ± 60 BP. L’édification de la terrasse Mitis à la pointe de Mille-Vaches est donc contemporaine de la plupart des sites des deux rives de l’estuaire. Le substrat argileux de la vaste batture en face de la terrasse, qui se prolonge sous celle-ci, a été érodé lors d’un bas niveau marin pendant l’Holocène moyen qui fut suivi d’une remontée du niveau de quelques mètres. Un glissement de terrain historique, survenu vraisemblablement lors du séisme de 1663, caractérise la partie supérieure de l’estran en face de la falaise active.
EN:
The low terrace at the SW extremity of the Portneuf Peninsula, on the north shore of the Lower St. Lawrence estuary, is an equivalent of the Mitis terrace occurring at a few other localities. The terrace is entirely made of detritic sediments. The various units, mostly fine to coarse sand deposited in the shore zone, are over 3 m in thickness. These sediments appear to unconformably overlie a subtidal dark grey fine sand resting on a surface eroded into a Goldthwait Sea clay deposit older than 9.5 ka. At the surface of the terrace, there is a grey, laminated sandy silt deposit with plant remains in situ (a lower marsh facies), locally covered by a thin (25‑30 cm) layer of peat. The sand unit at the base of the studied exposure has been dated 1990 ± 60 to 2740 ± 70 BP. The overlying sandy units are dated 1570 ± 60 to 1880 ± 90 BP, whereas the silt unit at the surface is dated 1570 ± 50 to 1970 ± 70 BP. The median age of the terrace is 1880 ± 90 BP, whereas if we use only the 14C dates for the silt unit, it is 1830 ± 60 BP. At Pointe de Mille-Vaches, the Mitis terrace is thus contemporaneous with most localities on both shores of the estuary. The substrate of the wide tidal flat in front of the Mitis terrace (an erosion surface underlying the terrace) was cut into the marine clay during a mid-Holocene lowstand, which was followed by a rising sea level of a few meters. An historical landslide, which possibly occurred during the 1663 seismic event, characterizes the upper part of the tidal zone in front of the active cliff.
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Algonquin-Nipissing Shorelines, North Bay, Ontario
Paul F. Karrow
pp. 297–304
AbstractEN:
The general extent, outlet location at North Bay, and shoreline tilt pattern of glacial Lake Algonquin were established by Spencer, Gilbert, Taylor, and Goldthwait about a century ago. Chapman and Harrison in the mid 1900s identified several eastward outlets and suggested correlations to named water planes as retreating ice lowered Algonquin levels. The present work supplements the meagre available North Bay shoreline elevation data with about 30 new points. Probable Cedar Point, Payette, Sheguiandah, and Korah shorelines are identified; several lower levels have no known outlets. Algonquin shoreline tilts are about 1.4 metres per kilometre. Using Nipissing shoreline elevations for correlation, North Bay data are compared with Sudbury data, showing closely similar trends, but with offsets of Algonquin shorelines probably attributable to errors from 120‑kilometre-long projections and 5 000‑year changes in uplift pattern. Of 24 radiocarbon dates compiled from the literature, 16 are on gyttja. Some of these incorporate old carbon error and require further testing with dates on terrestrial plant macrofossils. Available data remain sparse and require more basic mapping to improve ice-margin/shoreline correlations near the outlet area.
FR:
À North Bay, l’étendue générale et le patron incliné des lignes de rivage du lac glaciaire Algonquin ont été établis par Spencer, Gilbert, Taylor, et Goldthwait au siècle dernier. À la moitié des années 1900, Chapman et Harrison ont observé que plusieurs rivages pointent vers l’est et proposent un lien avec les plans d’eau présents lors du retrait des glaces et à la baisse du niveau d’eau du lac Algonquin. Ce projet ajoute des données sur l’altitude des lignes de rivage à North Bay, avec 30 nouveaux points. Les rivages de Cedar Point, Payette, Sheguiandah et Korah sont identifiés; certains niveaux n’ont pas d’exutoire connu. L’inclinaison du rivage du lac Algonquin est d’environ 1,4 m par km. En comparant l’altitude des lignes de rivage du lac Nipissing et celles de Sudbury, les données de North Bay montrent des tendances similaires, mais le décalage des rivages du lac Algonquin est probablement associé aux erreurs de la projection sur 120 km et des changements de patrons survenus lors du soulèvement durant les derniers 5 000 ans. Sur les 24 dates au radiocarbone disponibles dans la littérature, 16 proviennent du gyttja. Certaines dates ont une erreur liée à l’âge du carbone et demandent une datation plus approfondie des macrofossiles végétaux terrestres. Les données disponibles sont floues et exigent une cartographie de base pour améliorer l’étude de la concordance entre les lignes de rivage et les marges glaciaires.
Paleoenvironments
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Evidence for Stagnation of the Harvard Sublobe (Lake Michigan Lobe) in Northeastern Illinois, U.S.A., from 24 000 to 17 600 BP and Subsequent Tundra-Like Ice-Marginal Paleoenvironments from 17 600 to 15 700 BP
Brandon B. Curry and Catherine H. Yansa
pp. 305–321
AbstractEN:
Glacial deposits of the last glaciation associated with the Harvard sublobe (Lake Michigan lobe) in northeastern Illinois, U.S.A., occur between sediment with dateable organics. The lower organics include fragments of Picea sp. as young as 24 000 ± 270 BP. The supraglacial organics occur sparsely in laminated silt and fine sand in landforms that are positioned relatively high on the landscape, such as deposits from ice-walled lakes. These terrestrial organics yield ages that are 2500 to 1300 14C years older than organics at the base of sediment successions in nearby kettle basins. Basal 14C ages from four upland sites range from 17 610 ± 270 to 16 120 ± 80 BP. Our revised time-distance diagram of the Harvard sublobe now reflects a period of stagnation from 24 000 to about 17 600 BP. The supraglacial lacustrine silt yielded plant macrofossil assemblages of primarily tundra plants, including Salix herbacea and Dryas integrifolia. These plants likely grew in supraglacial and ice-marginal environments. The ostracode fauna include Cytherissa lacustris and Limnocythere friabilis. Geomorphic relations and ostracode ecology indicate that more than 17 m of ice buttressed some of the supraglacial lakes.
FR:
Les sédiments glaciaires associés au sous-lobe de Harvard, dans le Nord-Est de l’Illinois, sont intercalés dans des sédiments dont la matière organique peut être datée. Des fragments de Picea sp. sont présents dans les couches sous-jacentes et remontent au plus à 24 000 ± 270 BP. La matière organique sus-jacente est disséminée dans les limons laminés et les sables fins de dépôts de lacs de barrage glaciaire perchés. Cette matière organique livre des âges 14C qui sont de 2500 à 1300 ans plus vieux que la matière organique de la base des sédiments des marmites glaciaires (kettles). Les âges 14C de quatre sites perchés vont de 17 610 ± 270 à 16 120 ± 80 BP. Notre révision du diagramme distance-temps du sous-lobe de Harvard traduit l’existence d’une période de stagnation glaciaire entre 24 000 et 17 600 BP. Le limon lacustre sus-jacent contient des assemblages macrofossiles de toundra, avec Salix herbacea et Dryas integrifolia. Ces plantes croissaient dans des milieux proches des glaces. Le contexte géomorphologique et l’écologie des ostracodes (Cytherissa lacustris et Limnocythere friabilis) indiquent que certains lacs supraglaciaires étaient étayés par plus de 17 m de glace.
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Relict Late Wisconsinan Dune Fields of the Northern Great Plains, Canada
Stephen A. Wolfe, David J. Huntley and Jeff Ollerhead
pp. 323–336
AbstractEN:
Late Wisconsinan dune activity is investigated within the present-day boreal forest and parkland regions of the northern Great Plains, Canada, to extend the understanding of the spatial and temporal eolian record. Optical ages from stabilized sand dunes document the timing of past activity. Eolian activity ranges from about 16 ka in west-central Alberta to 9 ka in northwestern Saskatchewan. Between about 16 and 13 ka, dune activity in central Alberta occurred in an ice-proximal tundra setting along the margins of the Laurentide and Cordilleran ice sheets. Predominant dune-forming winds were from the west and northwest. Dune activity continued in this area between about 13 and 11 ka within parkland and grassland settings as the Laurentide Ice Sheet retreated to the northeast. Winds continued to blow from the west and northwest, and the climate was likely influenced by an increasingly dominant Pacific air mass. Also beginning at about 13 ka, dune-forming winds along the margins of the retreating Laurentide Ice Sheet were influenced by anticyclonic winds from the southeast that were maintained until about 9 ka. As the Laurentide Ice Sheet retreated, these southeasterly anticyclonic winds were successively replaced by winds from the northwest associated with the Pacific air mass. Dune activity across the region terminated in a time-transgressive manner from the southwest, at about 11 ka, to the northeast, at about 9 ka, with the establishment of boreal forest vegetation and reduced wind strength.
FR:
Les auteurs étudient l’activité dunaire au Wisconsinien tardif dans la forêt boréale et la prairie-parc actuelles des Grandes Plaines septentrionales du Canada, afin d’approfondir les connaissances sur l’évolution spatiotemporelle de l’activité éolienne. Les âges optiques mesurés sur des dunes de sable stabilisées permettent de reconstituer la chronologie de l’activité passée. Les âges de l’activité éolienne s’échelonnent entre 16 ka dans le centre-ouest de l’Alberta et 9 ka dans le nord-ouest de la Saskatchewan. Entre 16 et 13 ka, l’activité dunaire dans le centre de l’Alberta a eu lieu dans un environnement de toundra juxtaglaciaire le long des marges des inlandsis laurentidien et cordillérien. Les vents efficaces prédominants soufflaient de l’ouest et du nord-ouest. L’activité dunaire s’est poursuivie dans cette région entre 13 et 11 ka dans des environnements de prairie-parc et de prairie herbageuse, avec le recul de l’Inlandsis laurentidien vers le nord-est. Les vents ont continué de souffler de l’ouest et du nord-ouest, et le climat a probablement été influencé par une masse d’air du Pacifique de plus en plus dominante. Également au début de 13 ka, les vents efficaces le long des marges de l’Inlandsis laurentidien en recul ont été influencées par des vents anticycloniques du sud-ouest, qui ont duré jusqu’à 9 ka. Avec le retrait de l’Inlandsis laurentidien, ces vents ont été successivement remplacés par des vents du nord-ouest associés à la masse d’air du Pacifique. L’activité dunaire dans la région s’est terminée de façon diachrone à partir du sud-ouest, vers 11 ka, jusqu’au nord-est, vers 9 ka, par l’établissement d’une végétation forestière boréale et la diminution de la force des vents.
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Stable Isotope Records from Mount Logan, Eclipse Ice Cores and Nearby Jellybean Lake. Water Cycle of the North Pacific Over 2000 Years and Over Five Vertical Kilometres: Sudden Shifts and Tropical Connections
D. A. Fisher, C. Wake, K. Kreutz, K. Yalcin, E. Steig, P. Mayewski, L. Anderson, J. Zheng, S. Rupper, C. Zdanowicz, M. Demuth, M. Waszkiewicz, D. Dahl-Jensen, K. Goto-Azuma, J. B. Bourgeois, R. M. Koerner, J. Sekerka, E. Osterberg, M. B. Abbott, B. P. Finney and S. J. Burns
pp. 337–352
AbstractEN:
Three ice cores recovered on or near Mount Logan, together with a nearby lake record (Jellybean Lake), cover variously 500 to 30 000 years. This suite of records offers a unique view of the lapse rate in stable isotopes from the lower to upper troposphere. The region is climatologically important, being beside the Cordilleran pinning-point of the Rossby Wave system and the Aleutian Low. Comparison of stable isotope series over the last 2000 years and model simulations suggest sudden and persistent shifts between modern (mixed) and zonal flow regimes of water vapour transport to the Pacific Northwest. The last such shift was in A.D. 1840. Model simulations for modern and “pure” zonal flow suggest that these shifts are consistent regime changes between these flow types, with predominantly zonal flow prior to ca. A.D. 1840 and modern thereafter. The 5.4 and 0.8 km asl records show a shift at A.D. 1840 and another at A.D. 800. It is speculated that the A.D. 1840 regime shift coincided with the end of the Little Ice Age and the A.D. 800 shift with the beginning of the European Medieval Warm Period. The shifts are very abrupt, taking only a few years at most.
FR:
Trois carottes de glace prélevées à proximité du mont Logan, combinées à une coupe stratigraphique du lac Jellybean, couvrent une période comprise entre 500 et 30 000 ans. Elles renseignent sur les taux de changement de la composition isotopique de la troposphère. La région étudiée est importante au niveau climatologique puisqu’elle est au point de convergence des ondes de Rossby et de la dépression des Aléoutiennes. La comparaison entre la composition isotopique depuis 2000 ans et les résultats des simulations suggère des changements brusques et persistants entre les régimes de transport de vapeur d’eau modernes et zonaux dans le nord-est du Pacifique, où le dernier changement s’est produit en 1840 de notre ère. Les simulations indiquent que les changements de flux correspondent aux changements de régime, avec un flux zonal avant ca 1840 pour passer au type moderne ensuite. Les forages à 5,4 et 0,8 km d’altitude montrent un changement en A.D. 1840 et un autre en l’an 800. On présume que ces changements de régime coïncident respectivement avec la fin du Petit Âge Glaciaire et le début de la période médiévale chaude, ces changements s’étant produits en quelques années seulement.