Comptes rendus

Laub, Richard S. (édit.), 2003. The Hiscock Site : Late Pleistocene and Holocene Paleoecology and Archaeology of Western New York State. Proceedings of the Second Smith Symposium (Buffalo Museum of Science, 14 et 15 octobre 2001). Bulletin of the Buffalo Society of Natural Sciences, Buffalo, New York, vol. 37, 327 p., ill., 24,2 x 17,4 cm. Couverture souple : 40 USD (45 USD ailleurs qu'aux États-Unis et au Canada). ISBN 0-944032-99-0.[Record]

  • Pierre J.H. Richard

…more information

  • Pierre J.H. Richard
    Université de Montréal

En 1988 paraissaient les comptes rendus du premier Smith Symposium tenu au même endroit les 24 et 25 octobre de l’année 1986, dans le volume 33 de la même collection (Laub et al., 1988). Ces comptes rendus portaient le titre de Late Pleistocene and Early Holocene Paleoecology and Archeology of the Eastern Great Lakes Region. Norton G. Miller et David W. Steadman s’étaient alors associés à Richard S. Laub pour l’édition. En 2003, le livre présente la même facture, la même page couverture, le même plan général. Nous n’échapperons pas à la comparaison. Lorsqu’il fut découvert en 1959, le site de Hiscock, au beau milieu de champs à foin, était une dépression tourbeuse alimentée par les eaux souterraines, abritant les restes d’un mastodonte. En principe donc, simplement un autre site remontant au Pléistocène supérieur. En 1982, le réexamen des vestiges osseux prélevés en 1959 révéla deux mastodontes. Les fouilles systématiques effectuées depuis 1983 ont progressivement mis au jour une séquence complexe, discontinue, de vestiges de plantes et d’animaux ; elles livrèrent aussi des preuves d’occupation humaine, faisant de ce site paléontologique un site archéologique à part entière remontant à la culture Clovis (Paléoindien ancien). Ce site est localisé sur la propriété de Charles et Charlotte Hiscock, dans les limites municipales de Byron, comté de Genesee, dans le nord-ouest de l’État de New York, au sud du lac Ontario. Avec son altitude d’environ 189 m, l’endroit se situe au-dessus de la limite atteinte par les eaux du Lac glaciaire Iroquois. Cette altitude est aussi proche de l’altitude maximale atteinte par la Mer de Champlain au Québec méridional ; c’est toutefois près de 30 m plus bas que le niveau maximal du Lac proglaciaire à Candona, un plan d’eau qui réunissait les Lacs proglaciaires post-Iroquois et Vermont, juste avant sa vidange lors de la transgression marine champlainienne, dont l’âge est maintenant estimé à 11 100 ± 100 ans 14C BP (13 100 années sidérales) (Occhietti et Richard, 2003 ; Richard et Occhietti, 2004). Cette filiation paléogéographique et la présence d’indices de la culture Clovis trouvés récemment dans la région du lac Mégantic (Chapdelaine, 2004) font du site de Hiscock, et de tout ce qui s’y rapporte, une référence capitale pour les quaternaristes et les archéologues québécois. Dans le livre de 1988, 16 des 21 articles ne traitaient pas directement du site de Hiscock ; ce livre mettait l’accent sur le contexte général dans lequel les vestiges biologiques et culturels alors connus devaient s’intégrer. Le livre de 2003, lui, se concentre carrément sur tous les aspects du site même. Les deux volumes constituent un ensemble résumant 19 années de fouilles opiniâtres et méticuleuses, une continuité qui, pour le moment, n’a d’égale au Québec que les fouilles effectuées par Norman Clermont et ses collaborateurs au site de la Pointe-du-Buisson, près de Montréal. Le livre de 2003 comprend 28 articles réunis en quatre grands thèmes ou sections reflétant les sessions du symposium dont ils sont dérivés. Ce sont sensiblement les mêmes subdivisions qu’en 1988. La nouveauté tient dans les 6 articles de discussion, inégalement répartis entre les sections. Ils furent rédigés par des spécialistes à partir des commentaires échangés lors des exposés oraux et après étude des manuscrits. La première section du livre traite du contexte biophysique du site de Hiscock. Ernest H. Muller, Parker E. Calkin et Keith J. Tinkler abordent brièvement la géologie régionale, sans ajouter grand chose à la description de 1988 effectuée alors par les deux premiers auteurs ; les figures sont les mêmes. On s’étonne que les auteurs aient encore cette fois ignoré le point de vue …

Appendices