Abstracts
RÉSUMÉ
Des dépôts de solifluxion, de 1,3 m d'épaisseur, ont été découverts au sommet du mont Saint-Pierre (Gaspésie), vers 380 m d'altitude, juste au sommet de l'escarpement côtier. Les dépôts de solifluxion sont recouverts par des formations arbustives et arborescentes très denses, ce qui élimine toute possibilité de solifluxion actuelle. Une coupe naturelle a permis d'enlever la stratigraphie: on note quatre nappes de solifluxion distinctes séparées par des paléosols. Les dépôts de solifluxion du mont Saint-Pierre sont très récents; ils datent de l'Holocène supérieur, comme le montrent les observations suivantes: 1) le sol actuel est très peu développé, 2) la datation au radiocarbone de la matière organique des sols enfouis a donné des âges très récents (370 ± 50 BP et 280 ± 40 BP); 3) le sol fossile supérieur contient un fort pourcentage de grains de pollen d'érable à sucre. Il est donc contemporain de l'érablière, qui n'est arrivée dans le nord de la Gaspésie qu'après 4700 ans BP environ. Les dépôts de solifluxion reliques du sommet du mont Saint-Pierre témoignent de légères péjorations climatiques post-hypsithermales qui n'auraient été enregistrées que par les sites les plus exposés du rebord du plateau gaspésien.
ABSTRACT
Solifluction deposits 1.3 m thick were discovered at 380 m altitude at the summit of a coastal escarpment on Mont Saint-Pierre in northern Gaspésie. These deposits are presently fossilised beneath a forest and shrub cover, but a natural exposure near the cliff edge permitted the stratigraphy of the deposits to be ascertained. Four solifluction sheets are intercalated with buried soils. Three lines of evidence show that these deposits are upper Holocene in age : 1 ) the surface soil is very poorly developed; 2) radiocarbon dating of the buried soils has given very young dates of 370 ± 50 yr BP and 280 ± 40 yr BP ; 3) the uppermost buried soil contained a high percentage of pollen grains from the sugar maple species which did not arrive in northern Gaspésie until 4700 yr BP. The solifluction deposits are indicative of slight post-hypsithermal climatic fluctuations, which caused periglacial processes to become temporarily operative at quite low altitude on the most exposed sites on the edge of the Gaspé plateau.