Revue Gouvernance
Governance Review
Volume 15, Number 2, 2018
Table of contents (4 articles)
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Empirical Issues and Challenges for Multilevel Governance: The Case of the 2010 Vancouver Olympic Winter Games
Milena Parent, Christian Rouillard and Jean-Loup Chappelet
pp. 1–26
AbstractEN:
How did a large network of over 600 actors successfully organize itself to serve a mega project dominated by three levels of government, even as control rested with a non-profit entity, included other sectors, and the governments involved did not normally work well together? The purpose of this paper is to examine how the three levels of government in Canada established a network to coordinate efforts for hosting the 2010 Vancouver Olympic Winter Games. This case study was built by means of documents and interviews, and supported by participant observations. The network was not found to be dense, but did include a multiplexity of ties (e.g., transactions, communications, collaborations, and coordinating bridges) by actors serving diverse strategic goals and scopes of work. The case was compared to data collected for the 2012 London Olympic Games to draw out key network governance coordination themes. Nine governance themes emerged associated with governance structure, processes, and evaluation: coordination mechanisms; internal engagement, momentum, and motivation; external transparency; formalization; balancing autonomy and interdependence; co-location; readiness exercises; political alignment; and time. The findings provide a framework for examining the governance of multi-level, multi-sectorial networks created to undertake a mega project and indicate how a network’s public and non-profit organizations’ activities and procedures can be influenced, modified, and impacted by the other actors (i.e., other public or non-profit organizations).
FR:
Comment un vaste réseau de plus de 600 acteurs a-t-il réussi à s’organiser pour soutenir un mégaprojet dominé par trois niveaux de gouvernement, alors même que le contrôle relevait d’une entité sans but lucratif, incluait d’autres secteurs et que les gouvernements concernés ne travaillaient normalement pas bien ensemble ? Cet article a pour objet d’examiner comment les trois ordres de gouvernement au Canada ont établi un réseau pour coordonner les interventions en faveur de la tenue des Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver. Cette étude de cas a été réalisée au moyen de documents et d’entrevues, appuyée de l’observation participante. Le réseau, sans être dense, comprend néanmoins une multiplicité de liens (p. ex. transactions, communications, collaborations et ponts de coordination) entre les acteurs qui servent divers objectifs stratégiques et champs d’activité. Le cas a été comparé aux données recueillies pour les Jeux olympiques de 2012 à Londres afin de dégager les principaux thèmes relatifs à la coordination de la gouvernance en réseau. Neuf thèmes associés à la structure, aux processus et à l’évaluation de la gouvernance sont ressortis : mécanismes de coordination, engagement interne, dynamique et motivation, transparence externe, formalisation, équilibre entre autonomie et interdépendance, regroupement, exercices de préparation, alignement politique et temps. Les résultats fournissent un cadre pour l’examen de la gouvernance des réseaux multiniveaux et multisectoriels créés pour entreprendre un mégaprojet et indiquent comment les activités et les procédures des organismes publics et sans but lucratif d’un réseau peuvent être influencées, modifiées et subir les effets des autres acteurs (c’est-à-dire les autres organismes publics ou sans but lucratif).
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Rural Governmentality in Alberta: A Case Study of Neoliberalism in Rural Canada
Lars K. Hallstrom
pp. 27–49
AbstractEN:
Rural communities in Canada have faced a long history of capital and labour flight, resource extraction, and political marginalization. At the same time, despite decades of efforts toward rural development and economic/social diversification, there is little evidence of change or improved resilience in rural Canada. This article seeks to examine this lack of change against the backdrop of that developmental history, and the underlying logics that have informed rural policy-making. Focusing on Alberta, this paper argues that rural communities face a third phase of developmental approaches embedded within a neoliberal governmentality, one that emphasizes equality of opportunity, competition, capacity-building, and collaboration. This approach is simultaneously situated within a broader neoliberal objective of defining both citizens and rural communities as economic actors. In turn, this article examines the scope, scale, and role of energy and agricultural investments as a demonstration of how neoliberal governmentality structures not only how rural development is framed, but constructs economic agency for rural communities as “the only game in town” for the very populations that bear the costs. As a result, the historical failure of rural development is unlikely to change, yet, rather than be understood as problematic, will increasingly be seen as a failure on the part of rural communities themselves.
FR:
Les collectivités rurales du Canada connaissent depuis longtemps la fuite des capitaux et de la main-d’oeuvre, l’extraction des ressources et la marginalisation politique. En même temps, malgré des décennies d’efforts de développement rural et de diversification économique et sociale, il y a peu de signes de changement ou d’amélioration de la résilience dans le Canada rural. Le présent article cherche à examiner cette absence de changement à la lumière de cette histoire du développement et des logiques sous-jacentes qui ont guidé l’élaboration des politiques rurales. En se concentrant sur l’Alberta, cet article soutient que les collectivités rurales font face à une troisième phase d’approches de développement ancrées dans une gouvernance néolibérale, qui met l’accent sur l’égalité des chances, la concurrence, le renforcement des capacités et la collaboration. En même temps, cette approche s’inscrit dans un objectif néolibéral plus large qui consiste à définir les citoyens et les communautés rurales comme des acteurs économiques. Cet article examine à son tour la portée, l’ampleur et le rôle des investissements dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture afin de montrer comment la gouvernance néolibérale structure non seulement le développement rural, mais fait de l’autonomie économique des communautés rurales « la seule option possible », y compris pour les populations qui en subissent le coût. Par conséquent, il est peu probable que l’échec historique du développement rural change, mais plutôt que d’être considéré comme problématique, il sera de plus en plus perçu comme un échec par les communautés rurales elles-mêmes.
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Alliances et tensions entre néoruraux et décideurs locaux dans le Québec rural
Myriam Simard, Laurie Guimond and Julie Vézina
pp. 50–85
AbstractFR:
La recomposition sociodémographique des campagnes entraîne des répercussions sur les interactions locales et les rapports de pouvoir. Les appréhender demeure un défi, car les analyses se limitent souvent aux seuls conflits entre néoruraux et ruraux de longue date autour d’enjeux partiels, sans inclure les décideurs. Pour dépasser cette vision conflictuelle et fragmentaire, notre objectif est de dégager un portrait global des relations tant de coopération que d’opposition de quatre groupes, soit les néoruraux, les ruraux de longue date, les dirigeants d’organismes et les élus municipaux, à propos de l’ensemble des enjeux les concernant. Cet article s’appuie sur des données recueillies auprès de ces différents acteurs dans deux territoires ruraux contrastés du Québec (Canada). Après un bilan mitigé des liens sociaux entretenus lors de la participation locale des néoruraux, nous nous concentrons sur les zones de collaborations et/ou de conflits de tous ces protagonistes quant aux enjeux démographiques, économiques, socioculturels, politiques, environnementaux et agricoles. Trois tendances émergent, révélant des modalités inattendues d’interactions, des rapports de force complexes ainsi que des conceptions antagoniques de l’espace rural et de son développement futur.
EN:
The socio-demographic recomposition of the countryside is affecting local interactions and power relations. Understanding these relationships remains a challenge, as the studies to date are often limited to conflicts between neo-rural populations (newcomers) and long-time country residents over partial issues, without including decision makers. To go beyond this conflictual and fragmentary perspective, our objective is to present an overall picture of both cooperative and oppositional relations between four groups, namely, newcomers, long-time rural residents, leaders of local organizations and municipal officials, in regard to all the issues that concern them. The data are based on interviews with these various actors in two contrasting rural areas of Québec (Canada). After looking at the newcomers’ mixed assessment of their participation in community life, we concentrate on areas of collaboration and/or conflict between all the actors regarding demographic, economic, sociocultural, political, environmental and agricultural issues. Three main trends emerge, revealing unexpected ways of interacting, complex power relations and antagonistic conceptions of rural spaces and their future development.
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Policy Impacts on Africa’s Extractive Sector: Botswana, Diamond Dependence, and Diversification in the Post-Diamond Period
Hany Besada and Ben O’Bright
pp. 86–105
AbstractEN:
This paper investigates the topic of sustainable natural resource governance, and policy and politics thereof, in the context of Botswana. The authors endeavour to provide a preliminary justification for why Botswana, as a country of investigation, is a potential role model and a site of deep study for researchers of contemporary sustainable resource governance. This paper argues that the rest of Africa can learn from the Government of Botswana’s policies regarding multinational corporations operating in the mining sector, particularly in terms of attracting investment, but, too, Botswana could learn much from others in terms of economic diversification and linkage promotion.
FR:
Cet article examine la question de la gouvernance durable des ressources naturelles, ainsi que la politique et les politiques publiques en la matière au Botswana. Les auteurs proposent une justification préliminaire pour expliquer pourquoi le pays à l’étude serait un modèle potentiel et un site d’analyses approfondies pour les chercheurs sur la question de la gouvernance contemporaine des ressources durables. Cet article soutient que le reste de l’Afrique peut apprendre des politiques du gouvernement du Botswana concernant les sociétés multinationales opérant dans le secteur minier, en particulier en termes d’attraction des investissements, mais que le Botswana pourrait aussi apprendre beaucoup des autres en termes de diversification économique et de promotion des alliances.