Abstracts
Résumé
Cet article analyse les événements entourant le débat sur la nature de la participation du Québec au sein de la Francophonie, de l’affaire Gabon (1968) jusqu’à la deuxième conférence de Niamey (1970), afin d’explorer les origines et les inspirations de l’activité internationale du Québec. Les récits antérieurs ont mis l’accent sur l’intérêt manifesté par les néonationalistes pour le développement de relations avec la France et la communauté internationale francophone et sur l’idée que le Québec devait se projeter sur la scène internationale afin de protéger ses juridictions constitutionnelles contre les empiétements fédéraux. Cet article soutient que toute analyse des circonstances entourant la participation du Québec à l’institutionnalisation de la Francophonie et des efforts qu’il déploie pour affirmer sa « capacité internationale » doit aussi tenir compte de l’évolution parallèle du Canada vers la souveraineté internationale d’une part, et du fait que les actions posées par le Québec s’inspirent en partie de son patrimoine constitutionnel canado-britannique d’autre part. Pour le Québec, l’appui de la France s’avère certes crucial pour l’obtention et le maintien d’une place à la table de la Francophonie. Pourtant, en accord avec les éléments pragmatiques et gradualistes de sa culture politique –un legs de son patrimoine britannique –, le Québec a dû, tout au long de ce processus, faire preuve de prudence dans ses relations avec la France, tant il est vrai que la compréhension qu’a Paris des réalités et des enjeux québécois demeurait imparfaite.
Abstract
This article examines the events regarding the debate over the nature of Québec’s participation in the Francophonie from the Gabon Affair (1968) to the Second Niamey Conference (1970) in order to explore the origins of and inspirations for Québec’s international activity. Previous accounts have emphasized the interest neo-nationalists had in cultivating ties with France and the international francophone community. Similarly prominent is the perceived need for Quebec to project itself internationally to protect against federal encroachments on its domestic jurisdiction. Building on such accounts, this article argues that discussion of the circumstances in which Quebec participated in the institutionalization of the Francophonie and affirmed its “international capacity” should be undertaken with an awareness of the parallels to Canada’s evolution to international sovereignty, and the fact Quebec actions were inspired in part by its British-Canadian constitutional heritage. To be sure, French assistance was crucial to Quebec obtaining and maintaining a distinct participation in the Francophonie and pursuing its international activities. Yet, consistent with the pragmatic and incrementalist political culture that derived from it’s British heritage, Québec carefully managed its special relationship with a Paris that did not fully understand Québec realities.
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Note biographique
David Meren est boursier postdoctoral du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada dans l’Unité de formation et de recherche d’Histoire, École doctorale II, Histoire moderne et contemporaine de l’Université Paris IV (Sorbonne) et au Department of International History de la London School of Economics. Il a obtenu son doctorat au département d’histoire de l’Université McGill. Sa thèse portait sur l’histoire des relations triangulaires entre le Québec, la France et le Canada de 1944 à 1970.