Abstracts
Résumé
Dans cet article, je m’intéresse à ces corps qui peuplent les spectacles du Cirque du Soleil dans leur nature physique brute et leur unicité. J’isole les caractéristiques prépondérantes du corps dans le contexte du Cirque depuis ses débuts il y a vingt ans, mais en me penchant tout particulièrement sur son plus récent opus, KOOZÄ. Le corps in extremis constitue le fondement de l’esthétique du Cirque, lui fournit ses éléments principaux, sa facture visuelle et son canevas le plus prolifique. Sur une piste largement dépourvue de « décor », ce sont les circassiens - leurs mouvements, leurs costumes et leur talent - qui sont à l’origine de l’action, de la couleur et, jusqu’à un certain point, de l’architecture du cirque. Une étude approfondie de ces corps d'exception nous permet de déchiffrer les rythmes et les codes du « nouveau cirque » dans cette oeuvre exemplaire du genre. L’esthétique unificatrice du Cirque du Soleil pourrait être vue comme un effort concerté pour régir ces corps insoumis et hors norme. J’avance que cet effort nie le caractère foncièrement exceptionnel de ces corps - c'est-à-dire une étrangeté aux racines profondes et significatives, bien que désormais moins apparentes dans la culture du cirque.
Abstract
In this article, I concentrate on the bodies which populate the Cirque du Soleil's shows, in their brute physicality and uniqueness. I isolate the predominant characteristics of the Cirque body by drawing on examples from across the troupe's twenty-year history and with particular attention to its most recent offering, KOOZÄ. The body in extremis constitutes the foundation of the Cirque's aesthetic, providing its principal elements, its visual realization and its most fertile canvas. On a stage largely without a set, the Cirque performers - their movements, costumes, and talent — are at the centre of the action, color, and to some extent, the architecture of the circus. An in-depth study of these exceptional bodies opens up the rhythms and codes of the «new circus» in this exemplary work of the genre. The Cirque du Soleil's unifying aesthetic might be well understood as a concerted effort to regularize these unruly, outstanding bodies. This effort belies these bodies' fundamental exceptionalism - a weirdness with deep and fraught, if now often obscured roots in circus culture.
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