Abstracts
Résumé
L’industrie cinématographique nous a donné, ces dernières décennies, une quantité impressionnante de films à caractère apocalyptique. Ces films couvrent l’ensemble des situations associées à une fin du monde, depuis les premières annonces de la fin jusqu’au monde d’après la fin. Les films oscillent entre des Apocalypses traditionnelles et des apocalypses intimes, de ces fins vécues sur un mode restreint et qui condensent le destin de l’humanité entière. Des films tels que The Tree of Life de Terence Malick (2010) et Melancholia de Lars von Trier (2011), qui seront décrits ici, sont de telles apocalypses intimes qui se tiennent en retrait des spectacles à grand déploiement. Malgré tout, d’importances différences les séparent, surtout en ce qui a trait à leur traitement de la fin et de ses significations. Car, si le premier s’ouvre sans compromis à un imaginaire chrétien, où la fin est envisagée dans la perspective d’une renaissance à Dieu, suggérant de façon à peine voilée que la vie se poursuit après la mort, le second engage une posture résolument athée et déclare plutôt, dans un matérialisme radical, que toute vie cesse une fois la mort venue. Ces films engagent des imaginaires de la fin distincts, l’un, un imaginaire traditionnel à bien des égards et teinté de transcendance, l’autre, un imaginaire contemporain, de facture nihiliste.
Mots-clés :
- apocalypses,
- cinéma,
- imaginaires
Abstract
The film industry has given us, these last twenty years an impressive amount of apocalyptic movies. These films cover all situations associated with the end of the world, from the first prophetic announcement of the end to post-apocalyptic worlds. The stories told range from traditional Apocalypses, where worlds are destroyed, to intimate apocalypses deployed in a limited and subjective mode, where the fate of a few human beings or of one individual condenses the destiny of mankind. Films such as Terence Malick’s The Tree of Life (2010) and Lars von Trier’s Melancholia (2011) are such intimate apocalypses. Although both films shy away from mainstream disaster movies, fundamental differences separate them. My aim here is to show some of these differences, which have to do with the way the films represent the end and define its limits. For, if The Tree of Life engages in a Christian imagination, where the end is seen in the context of a spiritual rebirth, suggesting that life continues after death, Melancholia commits to a resolutely atheist posture and claims rather, in a radical materialism, that all life ceases after death. These films engage in distinct apocalyptic imaginations, the first, a traditional imaginary, suffused with transcendence, the second, a contemporary imaginary, nihilistic in its stance.
Keywords:
- apocalypses,
- cinema,
- imaginary
Appendices
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