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Ce texte propose de situer ce nouveau domaine d’interface, la dite « neuropsychanalyse » dans la logique de l’histoire de la psychologie afin d’en articuler une épistémologie contre-intuitive et non-réductionniste. Le fil conducteur est l’idée que, de par l’histoire de la pensée, ce furent à chaque fois les progrès bouleversants de la biologie qui ont donné lieu au fondement, puis à l’institution du domaine de la psychologie. Or, nous nous trouvons à nouveau dans un moment de grand bouleversement par les progrès en neuro-imagerie. La visualisation cérébrale étant devenue totalisante, nous pensons qu’elle va acculer la psychologie à son heure de vérité. En effet, le mental, en cette époque du paradigme médical et neurobiologique, est soit mal pensé (sur un mode médical, induisant ainsi structurellement de la psychopathologie), soit n’est pas pensé du tout (réduit à un épiphénomène du biologique). Quand le dernier neurone sera finalement retourné, nous aurons enfin la certitude que l’âme ne s’y trouve pas ; il s’agira de fonder le psychique autrement, notamment à partir du sujet et non de la fonction. Le psychique pourra alors se révéler comme relatif à une perspective sur le corps, plutôt qu’à partir du corps. D’où la subversion du paradigme classique qui propose de « remonter du corps à l’âme », comme dans ledit « dual aspect monism », soit l’épistémologie majoritairement en vigueur dans le domaine de la neuropsychanalyse. Nous nous démarquons de cette approche et souscrivons à un dualisme épistémologique, qui suggère que ce qui du sujet aidera à penser la physiologie, donnera consistance à une véritable science autonome du psychique. Plus précisément, nous proposons que les concepts de signifiant et de jouissance acquièrent une consistance du fait qu’ils peuvent offrir une grille de lecture éclairante de la physiologie du corps, voire même fonder une architecture de l’appareil psychique.