Recensions

Francis Bergeron et Jean-François Veilleux, Omer Héroux : le patriarche du journalisme au Canada français, Drummondville, Éditions du Québécois, 2022, 304 p.[Record]

  • Dominique Laporte

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  • Dominique Laporte
    Université du Manitoba

La biographie d’Omer Héroux (1876-1963) par Francis Bergeron et Jean-François Veilleux comble une lacune documentaire, malgré la renommée de ce journaliste dans l’histoire de la presse canadienne-française (chapitre 6 : « De la reconnaissance sociale aux hommages posthumes »). Absent d’ouvrages de référence, Héroux a fait l’objet d’un mémoire de maîtrise non publié, qui couvre la période de sa collaboration à La Vérité de Jules-Paul Tardivel, dont il épousa l’une des filles, Marie-Alice (Morrison, 1990). Au cours de sa carrière journalistique, qu’il entreprit au Trifluvien en 1896 et qu’il poursuivit au Devoir jusqu’en 1957, il collabora à plusieurs autres périodiques, dont L’Action sociale (28 articles), selon l’inventaire de Jean H. Morrison mis en annexe par Bergeron et Veilleux (p. 281-282). Sa collaboration au Devoir à partir de 1910 est documentée dans les deux premiers volets d’une anthologie d’éditoriaux parus entre 1910 et 1947 (Anctil, 2010 et 2013). Rédacteur en chef de 1932 à 1947, il est l’auteur de 1965 éditoriaux publiés au cours de cette période (Anctil, 2013 : 469). Pour se renseigner sur Héroux, Bergeron et Veilleux se sont référés à un document inédit de son fils Jean daté de 1984, « Omer Héroux (1876-1963) : vie, carrière, intimité (jusque vers la mi-juillet 1924) », dont une copie est conservée à Trois-Rivières. Un autre fonds d’archives, accessible à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), est constitué de correspondances familiales et d’autres lettres. Les renseignements recueillis sont répartis en six chapitres qui sont subdivisés en rubriques et dans lesquels les noms indexés à la fin du livre sont indiqués en caractères gras. Une coquille n’a pas été corrigée dans l’une des références infrapaginales répétées (« Jean HAMELEIN » au lieu de « Jean HAMELIN »). Descendant de huit générations établies en Mauricie (chapitre 1 : « Les ancêtres Héroux, des pionniers courageux »), Omer Héroux, né à Saint-Maurice le 8 septembre 1876, appartenait à une fratrie de journalistes. Hector Héroux (1889-1981) fut, pendant cinquante ans, rédacteur en chef du Nouvelliste de Trois-Rivières, après avoir été le premier directeur de La Liberté de Winnipeg, de 1913 à 1923 (p. 106-108, 252). Onésime Héroux (1897-1958) comptait parmi les rédacteurs du Nouvelliste, après son passage au Bien public dans la même ville (p. 252). Après avoir fait ses premières armes en journalisme et être allé en Europe à titre de délégué de l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française (ACJC) (chapitre 2 : « L’enfance d’Omer et ses balbutiements comme journaliste »), leur frère se distingua par sa collaboration au Devoir aux côtés de son directeur-fondateur, Henri Bourassa, avec lequel il partagea un intérêt patriotique indéfectible pour les minorités de langue française à l’extérieur de la province de Québec. Pour rendre hommage à Héroux « par un survol de sa carrière, de ses valeurs et de son dévouement à la cause nationaliste » (p. 11), Bergeron et Veilleux font alterner des événements historiques et des détails biographiques dans l’ordre chronologique, ce qui entraîne par endroits un changement de sujet inattendu. Par exemple, la naissance de Jean, fils d’Omer Héroux et de Bernadette Dufresne (p. 104-106), succède immédiatement à la lutte de Bourassa contre la conscription (p. 98-104) dans le chapitre 3, « De la maturité professionnelle à l’engagement politique ». La défense de la cause franco-ontarienne après l’entrée en vigueur du Règlement 17 est reportée au chapitre suivant, « Une carrière au service du Canada français », et coupée chronologiquement du contexte de la Première Guerre, dans lequel la situation scolaire en Ontario servit de toile de fond à la crise de la conscription. Des renvois à l’ouvrage collectif Le siècle du …

Appendices