Dossier thématique

Introduction

  • Stéphanie Chouinard and
  • Rémi Léger

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  • Stéphanie Chouinard
    Collège militaire royal et Université Queen’s

  • Rémi Léger
    Université Simon Fraser

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Cover of Regards sociopolitiques sur l’Acadie contemporaine, Number 57, Spring 2024, pp. 9-100, Francophonies d'Amérique

Cette citation, en introduction de l’ouvrage L’état de l’Acadie, dirigé par Michelle Landry, Dominique Pépin-Filion et Julien Massicotte, se lit comme une invitation, une porte ouverte à la réflexion. Cet ouvrage d’envergure paru en 2021 comptait pas moins d’une centaine de courts textes (dont quelques-uns de notre cru) sur des sujets aussi divers que l’identité acadienne, la sociolinguistique minoritaire, l’éducation, l’environnement, le féminisme, la culture et les questions politiques. Les directeurs de l’ouvrage souhaitaient marquer la postérité en offrant un vaste tour d’horizon des enjeux contemporains en Acadie et montrer ainsi que cette « petite nation » (Bruce, 2018 : 129) est mue par les mêmes desseins et les mêmes questionnements que les grandes, malgré sa spécificité. Or, pour certains auteurs ayant contribué aux enjeux sociopolitiques discutés dans l’ouvrage, les textes que nous avons produits ont suscité de nouveaux questionnements, nous poussant à poursuivre notre réflexion. Les recherches présentées dans ce numéro spécial en sont le fruit. Bien qu’étant sans territoire officiel, l’Acadie, à tout le moins dans la façon dont elle s’est organisée politiquement et institutionnellement, est ancrée dans le territoire des quatre provinces du Canada atlantique : le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et enfin Terre-Neuve-et-Labrador, province où l’attachement à l’Acadie est le plus ambigu. Notre cher collègue prince-édouardien, Carlo Lavoie, nous a malheureusement quittés durant la préparation de ce numéro, laissant derrière lui une réflexion à poursuivre sur les services en français (2021) dans la plus petite province du pays. Le numéro spécial que nous présentons ici regroupe donc quatre textes, dont deux portent sur le Nouveau-Brunswick, un sur la Nouvelle-Écosse et un autre sur Terre-Neuve-et-Labrador. Tout d’abord, dans la perspective de l’élection qui s’annonce cette année au Nouveau-Brunswick, Gabriel Arsenault et Roger J. Ouellette reviennent sur la thèse du « vote ethnique » chez les électeurs acadiens de cette province, en étudiant en profondeur le comportement des Acadiens aux élections provinciales de 1908 à 2020. Le portrait qu’ils dépeignent de la carte électorale néo-brunswickoise montre un profond clivage entre les électeurs des deux communautés linguistiques officielles. Ils notent que les francophones ont eu tendance à voter en bloc dans la province, plus que les anglophones, mais que les élections de 2020 font figure d’exception à cet égard. Ils jettent également un regard sur les tiers partis en faisant valoir que ces derniers ne répondent pas au clivage linguistique comme les deux partis traditionnels, le Parti libéral et le Parti progressiste-conservateur. Ensuite, Michelle Landry s’intéresse également à l’espace politique néo-brunswickois l’abordant cette fois par la lorgnette la plus souvent oubliée, soit celle des municipalités. Elle montre pourquoi ce palier de gouvernement est pourtant d’une importance capitale pour la population francophone, étant le seul où cette dernière occupe un espace de pouvoir en tant que groupe majoritaire dans certaines régions de la province. Elle explique aussi pourquoi les efforts de municipalisation subséquents qui ont eu lieu depuis les dernières décennies, et notamment la dernière tentative de réforme de la gouvernance locale, ont davantage été pris au sérieux par la population acadienne de la province que par la majorité anglophone. Rémi Léger nous amène pour sa part en terrain néo-écossais où, selon lui, un modèle de reconnaissance et d’habilitation unique au pays s’est mis en place depuis trois décennies. Ce modèle repose sur trois piliers : la Loi sur le Conseil scolaire acadien provincial (2023), la Loi sur les services en français (2011) et les circonscriptions électorales provinciales dites protégées ou exceptionnelles. Il définit chacun de ces trois piliers en portant une attention particulière aux avancées et aux reculs qui ont marqué leurs évolutions respectives. Il conclut en nous …

Appendices