FR:
Cet article propose une relecture de la thèse du « nationalisme insulaire » à Terre-Neuve-et-Labrador à l’aune de la présence française historique et contemporaine dans cette province. Cette communauté francophone, la plus ancienne d’Amérique du Nord, mais dont la démographie est parmi les plus fragiles, offre un contre-discours à l’historiographie majoritaire selon laquelle la province aurait été fondée par trois nationalités – britannique, irlandaise, et écossaise – anglophones. Néanmoins, comme l’article le montre, les trois régions de la province où la présence française est soutenue par les institutions communautaires, soit l’ouest du Labrador, la côte ouest de l’île de Terre-Neuve et la capitale provinciale, St. John’s, demeurent mues par bon nombre des dynamiques internes qu’on retrouve aussi chez la majorité. En particulier, nous discuterons des rapports entre le centre et la périphérie représentés par la capitale, St. John’s, et les régions rurales que sont la péninsule de Port-au-Port et le Labrador.
EN:
This article re-examines the thesis of “island nationalism” in Newfoundland and Labrador in the light of the province’s historical and contemporary French presence. This French-speaking community – the oldest in North America, but also one of the most fragile in terms of demographics – stands as counterfactual to the majority historiography, according to which the province was founded by three English-speaking nationalities – British, Irish, and Scottish. Nevertheless, as the article demonstrates, the three regions of the province where the French presence is supported by community institutions – Labrador West, the West Coast of Newfoundland, and the provincial capital, St. John’s – continue to be driven by many of the same internal dynamics as the majority. In particular, we will discuss the center-periphery relationship between the capital, St. John’s, and the rural regions of the Port-au-Port Peninsula and Labrador.