FR:
Du début des années 1920 à la fin des années 1950, la fête de Dollard des Ormeaux le troisième lundi de mai fut célébrée non seulement au Québec, mais également dans d’autres provinces canadiennes. Au Manitoba, elle fut implantée dans le milieu scolaire par des organisations qui représentaient la future élite franco-manitobaine (Union canadienne de Saint-Boniface, cercles locaux de l’ACJC). Elle consista en une appropriation stratégique du sauveur de la Nouvelle-France des manuels d’histoire dans le contexte de la loi Thornton (1916), imposant l’anglais dans les écoles publiques du Manitoba. Pourtant, ce modèle de résistance inculqué à la jeune génération ne servit pas de fondement au récit des origines de la présence française dans l’Ouest, d’où le déclin de sa commémoration à Saint-Boniface et sa disparition de la mémoire franco-manitobaine, à la différence de symboles identitaires comme La Vérendrye, les coureurs des bois et Riel.
EN:
From the early 1920s to the end of the 1950s, Dollard des Ormeaux Day was celebrated on the third Monday in May, not only in Quebec, but also in other Canadian provinces. In Manitoba, this holiday was established in the schools by some associations, which typified the future Franco-Manitoban elite (Union canadienne in St. Boniface, ACJC local circles). It amounted to a strategic appropriation of the savior of New France in History textbooks in the context of the Thornton Bill (1916), imposing English in Manitoba’s public schools. However, this model of resistance instilled in the young generation did not serve as the basis for the narrative about the origins of the Francophone presence in the West, hence the decline of its commemoration in St. Boniface and its disappearance from Franco-Manitoban memory, unlike identity symbols such as La Vérendrye, the coureurs des bois and Riel.