Abstracts
Résumé
Il est courant de lire les romans de l’auteur franco-ontarien Michel Dallaire dans une optique « universaliste » qui accorde une importance première à l’ailleurs et à la rencontre avec l’autre. Or il s’agit ici de montrer, à partir de l’exemple offert par Terrains vagues (1992), que ces motifs ne sont pas une fin en soi, mais qu’ils sont plutôt produits par l’incapacité du personnage féminin, à la suite d’un traumatisme qu’il a subi lorsqu’il était enfant, à vivre parmi les siens, dans sa communauté d’origine. L’héroïne agit moins pour l’autre que pour fuir, et moins dans une perspective de l’ailleurs que contrece qu’elle fuit : la communauté dont elle est originaire, sa famille, son passé, son mal de vivre, ses malheurs, sa honte. Par ailleurs, comme le roman se donne à lire comme le journal du personnage, il met en avant un certain nombre d’intertextes à partir desquels l’héroïne tente de progresser dans sa quête de libération.
Abstract
The novels of Franco-Ontarian writer Michel Dallaire are often read from a “universalist” point of view, in which the clash with distant lands and the “other” are given primary importance. However, this work, in using the example offered in Terrains vagues (1992), demonstrates that these motifs do not constitute an end in themselves but rather that they are produced by the incapacity of the female character, after having suffered a childhood trauma, to live among her own, in her natal community. The main character does not so much seek out the other as she does to flee. Likewise, the focus is less placed on this new, far-away land than and more on that which she has left behind: her community of origin, her family, her past, her deep sense of unease, her troubles, her shame. Moreover, seeing as the novel reads as though it were the journal of the character, it highlights a certain intertextuality through which the heroine attempts to progress in her quest for liberation.
Appendices
Bibliographie
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