FR:
L’accès à des services de santé en français est aujourd’hui une des revendications importantes des porte-drapeaux francophones non seulement pour assurer la santé individuelle des francophones mais aussi pour favoriser la vitalité des communautés. Cependant, certains des francophones qui font appel aux soins ou à l’appui des professionnels de la santé demandent des services en français, alors que d’autres sont satisfaits de recevoir des services en anglais. Cette étude s’inspire de l’analyse des discours développée par Michel Foucault pour examiner les discours que reproduisent les francophones qui reçoivent des soins de réadaptation à domicile, en français et/ou en anglais. Des entrevues semi-dirigées ont été effectuées avec 12 patients francophones dans l’Est de l’Ontario. Les participants de l’étude sont de façon générale satisfaits des soins reçus, mais la langue des services ne répond pas nécessairement à leurs attentes. Ce sont évidemment ceux qui ne peuvent s’exprimer en anglais, d’une part, et ceux qui s’affichent fièrement comme francophones, d’autre part, qui préfèrent recevoir des soins en français. Toutefois, ce ne sont pas que les caractéristiques linguistiques et identitaires des patients qui influencent les critères qu’ils jugent prioritaires pour évaluer les soins reçus. En effet, leur façon de concevoir leur rapport vis-à-vis le professionnel de la santé joue aussi sur l’importance qu’ils accordent à la langue des soins.
EN:
Francophone leaders are today demanding access to health services in French not only to ensure individual health but also to enhance the vitality of their communities. However, while some Francophones requiring the treatment or care of health professionals do ask to receive those services in French, others are satisfied if they receive such services in English. This study draws on Foucauldian discourse analysis to examine the discourses reproduced by Francophones receiving home care services, in French and/or in English. Semi-directed interviews were conducted with 12 Francophone patients in Eastern Ontario. Study participants are generally satisfied with the care received, but the language of services does not necessarily correspond to their expectations. It is obviously those that cannot speak in English, on the one hand, and those that proudly identify as Francophones, on the other hand, that prefer receiving care in French. However, the linguistic and identity traits of patients are not the only factors that influence which criteria they will consider a priority in evaluating care received. Indeed, the way they conceive of the health professional also has an effect on the importance they attribute to the language of the service.