L’auto-organisation de l’espace urbainLa pratique du football à Buenos Aires[Record]

  • José Manuel Comas Lagartos

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  • José Manuel Comas Lagartos
    Universität Stuttgart

Afin de réaliser une analyse d’un paysage culturel associatif concret, j’ai choisi le paysage culturel du football à Buenos Aires, la capitale de l'Argentine. C'est là que se trouve l'ensemble des expressions d’une société, et comme tel le football n'en est pas exempté. En 2008 un document officiel de l’UNESCO portant le titre Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention du patrimoine mondial mentionnait cette catégorie de paysage de la manière suivante : « Le paysage culturel associatif est celui dans lequel des phénomènes religieux, artistiques ou culturels sont associés à l’élément naturel plutôt qu’à des traces culturelles matérielles, qui peuvent être insignifiantes ou même inexistantes ». Je vais expliquer les phénomènes culturels liés à ce sport et à cette ville, en y associant un élément matériel important c’est-à-dire les stades de foot. Je vais expliquer comment l’auto-organisation de l’espace pour la pratique du foot et pour l’organisation d’un événement sportif comme le football peut créer un espace culturel. Il s’agit ici de démontrer comment l’interaction de l’homme avec son environnement à travers l’usage de l’espace, en vient à transformer le territoire qui va devenir un paysage culturel. Il faut remarquer que le football est une expression culturelle majeure parce qu’il est un phénomène social de poids, planétaire et incontournable. Buenos Aires est une ville où le football est presque une religion. Il s’agit d’un symbole très important pour définir l’identité nationale du peuple argentin. En Argentine ce sport est une source de joie et de pleurs pour les populations, qui vivent pour lui et parfois même meurent à cause de lui. On décompte en 2010 en Argentine 256 décès liés au football selon le journal argentin la Nación. Ce sport représente pour ce pays, une expression massive qui apporte des émotions profondes, et de multiples symbolismes et rituels. L'origine du football est britannique, mais étape par étape, petit à petit, le peuple argentin a donné au football sa propre identité et a créé un style en opposition au style nouveau, purement argentin. Le football implique également la grande transformation du paysage urbain de Buenos Aires, la plus grande ville d'Argentine, aussi appelée la ville des stades (en raison de la grande quantité de stades dans la ville, presque 20 dans la Première Division). À Buenos Aires, nous pouvons également trouver les potreros, des espaces en terre ou des esplanades adaptés à la pratique de football. Les potreros sont le plus souvent situés dans les quartiers pauvres mais pas au centre-ville. Dans ces espaces non conventionnels, de nombreux enfants peuvent jouer au football et ils partagent le même rêve celui de devenir un jour joueur de football professionnel et pouvoir jouer dans un espace institutionnalisé et régularisé que sont les stades de foot. Le football en Argentine est le sport le plus populaire, celui qui compte le plus grand nombre de joueurs fédérés (540000 en 2002, l'équivalent de 1,4 % de la population) et celui qui est le plus pratiqué par la population masculine dans une forme récréative ou non fédérée. Neuf habitants du pays sur dix déclarent être supporteur d'une équipe de football. De plus, ce sport est l'activité physique la plus populaire parmi les personnes actives : 69% des 25 à 29 ans, et 66% des 30 à 39 ans. La marque du football dans cette ville est très marquée et affecte non seulement son apparence, mais aussi la vie quotidienne de ses habitants. Il existe de nombreuses traditions liées au football que les gens suivent jusqu'à la fin de leur vie. La route qui mène les supporters au stade, les tifos de …

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