Abstracts
Résumé
La notion de droits subjectifs est une notion moderne. Sa consistance a été contestée par différents auteurs (Michel Villey, Vincent Descombes). L’idée que l’individu pourrait faire valoir des droits en vertu de sa qualité d’homme est un des aspects de l’individualisme des Temps modernes. En empruntant (et détournant) une hypothèse de Michel Foucault, relative aux rapports entre individualisation et pouvoir, et en sollicitant certaines analyses de Max Weber dans sa Sociologie du Droit, on propose de comprendre l’émergence de l’individu porteur de droits en relation avec la formation de l’Etat souverain moderne, sur le fond de l’éradication des « droits privilèges » des sociétés statutaires. L’érosion de la souveraineté étatique, sous l’effet notamment du développement, à l’échelle mondiale, d’un pluralisme juridique qui semble résister à toute réorganisation hiérarchique, invite à s’interroger sur le devenir de cette figure du sujet juridique dans la socialisation politique en gestation. C’est l’avenir de la démocratie qui est ici en jeu, pour autant que, en sa forme moderne, elle présuppose que les individus doivent se voir reconnaître et garantir des droits indépendamment de leurs appartenances communautaires particulières.
Abstract
The notion of subjective rights is a modern concept. Its consistency has been put into question by a series of authors (Michel Villey, Vincent Descombes). The idea that an individual in his or her role as a human being can appeal to rights is an aspect of modern individualism. By starting from (and inverting) an hypothesis of Michel Foucault concerning the relationship between individualization and power and by referring to various aspects of Max Weber’s Sociology of Law, the present article proposes to see the emergence of the juridical individual in relationship with the emergence of the modern sovereign state, i.e. with the abolition of the privileges of the estatist society. The erosion of state sovereignty, especially as a result of the development of juridical pluralism on the international level, a pluralism which seems to resist to all attempts at hierarchical reorganization, raises the question of the future of this form of a juridical subject in the framework of the present political evolution. The future of democracy is at stake here, to the extent that in its modern form for individuals it is essential to rely on their rights being recognized and guaranteed independent of social status and belonging.
Zusammenfassung
Der Begriff subjektiver Rechte ist ein moderner Begriff. Seine Konsistenz ist von einer Reihe von Autoren bezweifelt worden (Michel Villey, Vincent Descombes). Die Idee, dass das Individuum in seiner Rolle als Mensch sich auf Rechte berufen könne, ist ein Aspekt des modernen Individualismus. Unter Aufnahme (und Umkehrung) einer Hypothese Michel Foucaults bezüglich des Zusammenhangs von Individualisierung und Macht sowie unter Heranziehung von verschiedenen Analysen aus Max Webers Rechtssoziologie wird in vorliegendem Artikel vorgeschlagen, die Entstehung des Rechtsindividuums im Zusammenhang mit der Entstehung des souveränen modernen Staats zu sehen, also vor dem Hintergrund der Abschaffung ständestaatlicher Privilegien. Die Erosion staatlicher Souveränität, insbesondere unter dem Eindruck der im internationalen Maßstab stattfindenden Entwicklung eines Rechtspluralismus, der jeder hierarchischen Reorganisation zu widerstehen scheint, fordert zu einer Beschäftigung mit der Zukunft dieser Gestalt des Rechtssubjekts im Rahmen der derzeit stattfindenden politischen Entwicklung auf. Die Zukunft der Demokratie steht dabei auf dem Spiel, und zwar in dem Maße, in dem innerhalb ihrer modernen Ausprägung die Individuen sich müssen darauf verlassen können, dass Rechte unabhängig besonderer sozialer Gruppenzugehörigkeiten anerkannt und garantiert werden.
Appendices
Bibliographie
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