Abstracts
Résumé
Cette aveuglante absence de lumière de Tahar Ben Jelloun est l’un des romans de témoignage qui racontent les années de plomb que le narrateur a passées avec d’autres condamnés dans l’enfer de Tazmamart au Maroc. Le narrateur ne se contente pas de décrire cette expérience ineffable, mais il semble trouver une issue dans la méditation et les élans spirituels. Via la concentration, le narrateur arrive à se détacher graduellement de son corps et à atteindre la lumière suprême : l’expérience spirituelle s’avère alors une expérience corporelle puisqu’elle se déroule essentiellement dans/par le corps percevant et polysensoriel du narrateur. Tout en faisant appel aux concepts de la sémiotique du corps, nous allons explorer la concentration dans le roman en tant qu’expérience perceptive d’attention intensive, mais surtout en tant que processus signifiant.
Abstract
This Blinding Absence of Light by Tahar Ben Jelloun is a non-fiction novel that tells the story of the time the narrator spent with other condemned prisoners in the hell of Tazmamart in Morocco during the years of lead. The narrator not only describes this ineffable experience, but seems to find a way out through meditation and spiritual impulses. Through concentration, the narrator gradually manages to detach himself from his body and reach the supreme light : the spiritual experience then proves to be a bodily experience since it essentially takes place in/through the perceiving and polysensorial body of the narrator. Using the concepts of body semiotics, we will explore concentration in the novel as a perceptive experience of intensive attention, but especially as a meaningful process.
Appendices
Références
- Attafi, Abdellatif, « Le soufisme dans Cette aveuglante absence de lumière de Tahar Ben Jelloun », Nouvelles études francophones, vol. 24, no 1 (2012), p. 194-205.
- Beividas, Waldir, « La sémioception et le pulsionnel en sémiotique. Pour l’homogénéisation de l’univers thymique » [en ligne], Actes sémiotiques, no 119 (2016) [http://epublications.unilim.fr/revues/as/pdf/5613].
- Ben Jelloun, Tahar, Cette aveuglante absence de lumière, Paris, Éditions du Seuil, 2001.
- Dorra, Raúl, La Maison et l’Escargot. Pour une sémiotique du corps, traduction de Veronica Estay Strange et Denis Bertrand, Paris, Hermann (Savoir lettres), 2013.
- El Ouazzani, Abdessalam, « Approche critique et méta-critique du témoignage carcéral marocain », Littérature maghrébine et comparée, vol. 13, no 1 (2016), p. 46-56.
- Fontanille, Jacques, Corps et sens, Paris, Presses universitaires de France (Formes sémiotiques), 2011.
- Fontanille, Jacques, « Sémiotique du corps : l’enveloppe et le mouvement » [en ligne], Texte du séminaire « Modes du sensible et sémiotique du corps », Institut universitaire de France / Paris IV-Sorbonne, 1998-2000 [https://www.unilim.fr/pages_perso/jacques.fontanille/textes-pdf/Csemiotique_corps1998_2000.pdf].
- Hajos, Katalin, Variation de l’interface littéraire dans les littératures maghrébines d’expression française. Réflexions autour des systèmes de limites, Thèse de doctorat, Lyon / Budapest, Université de Lyon Lumière II / Université catholique Péter Pázmány, 2014.
- Landowski, Éric, Passions sans nom, Paris, Presses universitaires de France (Formes sémiotiques), 2005.
- Le Breton, David, « La conjugaison des sens : essai », Anthropologie et société, vol. 30, no 3 (2006), p. 19-28.
- Zekri, Khalid, « Écrire le carcéral au Maroc », Les Cahiers de l’Orient, no 102 (2011/2), p. 59-79.