Abstracts
Résumé
Depuis les premières années de la Monarchie de Juillet jusqu’aux avant-gardes fin-de-siècle, la poésie a dû trouver un asile précaire dans les journaux parisiens et dans la petite presse littéraire. Or, le support médiatique n’offre pas seulement aux poètes un mode de diffusion conforme aux attentes culturelles de l’époque, mais il marque de son empreinte particulière et reconnaissable l’esthétique de la littérature post-romantique, l’infléchissant dans une direction qui aurait été inimaginable sans lui, la « modernité ». Telle est l’hypothèse que cet article se propose d’étayer, grâce à l’étude exhaustive de toutes les prépublications en périodiques des futurs poèmes des Fleurs du mal de Baudelaire. Cette étude permettra de tirer un double enseignement. Sur le plan diachronique, elle changera sensiblement la physionomie et le sens de l’oeuvre baudelairienne, l’inscrivant dans une dynamique historique et collective qui fait évidemment défaut aux recueils de 1857 et de 1861.
Abstract
From the start of the July Monarchy to the early years of the end of that century, Parisian dailies and small literary journals were the only – yet precarious – outlets for poetry. These not only offered poets the format of exposure expected of the culture of the day but also put their unmistakable stamp on post-romantic literature by ushering it into “modernity”, a feat not achievable otherwise. This article defends this hypothesis by focusing on those poems by Baudelaire that would eventually make up his Fleurs du mal opus yet began their public life through prepublication in periodicals. This study seeks a two-fold result. Diachronically, it should substantially alter the perception and thrust of Baudelaire’s output by putting it into a historical and collective context obviously lacking in the 1857 and 1861 tomes. Synchronically, it should prove the synergy between each poem and the periodical in which it was published, thereby hinting at the modern poetics of “periodical poetry”.
Synchroniquement, elle montrera que chaque poème fait système avec la totalité du périodique qui le contient et permettra ainsi d’esquisser les traits principaux de la poétique moderne de la « poésie-journal ».
Appendices
Références
- Baudelaire, Charles, « Lettre à Jean Morel » [fin mai 1859], Correspondance, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1973, t. 1, (éd. C. Pichois et J. Ziegler), p. 582-584.
- Baudelaire, Charles, Oeuvres complètes, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1975, t. 2 (éd. C. Pichois).
- Hugo, Victor, Les misérables, Paris, Laffont (Bouquins), 1985 (éd. Annette et Guy Rosa).