Abstracts
Résumé
Alexandre Vialatte (1901-1971) a traduit presque toute l’oeuvre de Kafka en français tout en élaborant sa propre oeuvre littéraire. Celle-ci est pourtant loin de se situer dans la dépendance de celle de Kafka. Vialatte a en effet été non seulement le traducteur de Kafka mais aussi un critique avisé proposant plusieurs lectures successives qui sont à l’origine des grandes options de la critique actuelle. Les analogies entre les récits de Kafka et les romans de Vialatte restent souvent très vagues : inquiétante étrangeté, folie du classement, culpabilité sans faute, tandis que les emprunts intertextuels directs sont minces. On peut néanmoins suivre le fil qui conduit de Kafka à Vialatte dans La dame du Job et Le fidèle berger, romans du secret et de la consigne, dans La maison du joueurde flûte, parabole d’inspiration kafkaïenne, et dans Les fruits du Congo, le grand roman de 1951. On perçoit ainsi plus précisément ce que Vialatte appelle « l’idée fausse qui m’est nécessaire » en parlant de sa lecture personnelle de Kafka mise au service de sa propre création romanesque.
Abstract
Alexander Vialatte (1901-1971) translated almost all of Kafka’s works into French, and was also an influential Kafka scholar; his various readings of the opus form the basis for major orientations in current criticism. During the same period, Vialatte was also writing his own works, which are largely independant of those of Kafka. While the analogies between the works of these two authors are often vague — a troubling oddness, an obsession with classification, feelings of guilt without misdeed — and although direct borrowings are scarce, it is nonetheless possible to discover affinities between Vialatte and Kafka in La dame du Job and Le fidèle berger, novels of secrets and rules, in La maison du joueur de flûte, a Kafkaesque parbole, and in Les fruits du Congo, a novel published in 1951. In examining these novels, one may better understand the nature of the enigmatic “ false idea that is crucial to me ” of which Vialatte spoke when discussing how his personal reading of Kafka contributed to his own literary creations.
Appendices
Références
- Godard, Henri, Une grande génération, Paris, Gallimard, 2003.
- Jourde, Pierre, L’opérette métaphysique d’Alexandre Vialatte, Paris, Librairie Honoré Champion, 1996.
- Kafka, Franz, Le château, Paris, Gallimard (Folio), 1979 (trad. d’A. Vialatte).
- — — —, Le procès, Paris, Gallimard (Folio), 1980 (trad. d’A. Vialatte).
- Kundera, Milan, Les testaments trahis, Paris, Gallimard (Folio), 1995 [1993].
- Moncelet, Christian, et Dany Hadjadj (dir.), Alexandre Vialatte, au miroir de l’imaginaire, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, 2003.
- Robert, Marthe, Seul comme Franz Kafka, Paris, Calmann-Lévy, 1979.
- Robin, Régine, Kafka, Paris, Payot, 1989.
- Schaffner, Alain, Le porte-plume souvenir. Alexandre Vialatte romancier, Paris, Librairie Honoré Champion, 2001.
- Vialatte, Alexandre, Battling le ténébreux, Paris, Gallimard (L’imaginaire), 1990 [1928].
- — — —, Camille et les grands hommes, Paris, Société d’édition « Les Belles Lettres », 1994.
- — — —, Correspondance Alexandre Vialatte-Henri Pourrat, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, 3 vol., 2001-2004 (éd. de D. Hadjadj et R. Pickering).
- — — —, Dernières nouvelles de l’homme, Paris, Presses Pocket, 1982 [1978].
- — — —, La dame du Job, Paris, Librairie générale française (Le livre de poche), 1987.
- — — —, La maison du joueur de flûte, Paris, Librairie générale française (Le livre de poche), 1992.
- — — —, La porte de Bath Rabbim, Paris, Presses Pocket, 1992 [1986].
- — — —, Le fidèle Berger, Paris, Gallimard (L’imaginaire), 2000 [1942].
- — — —, Les fruits du Congo, Paris, Gallimard (L’imaginaire), 1991 [1951].
- — — —, Kafka ou l’innocence diabolique, Paris, Société d’édition « Les Belles Lettres », 1998.
- — — —, Mon Kafka, Paris, Société d’édition « Les Belles Lettres » (10/18), 2001.
- — — —, et Jean Paulhan, Correspondance 1921-1968, Paris, Julliard, 1997 (éd. de D. Wetterwald).