Abstracts
Résumé
Alors qu’elle écrit de front pour le roman et pour le théâtre dans le but de créer des fictions attendrissantes, George Sand emploie dans son roman Adriani (1853) les techniques du tableau et du coup de théâtre qu’elle emprunte au drame bourgeois inventé par Diderot et perfectionné par Sedaine. Marquée pour un temps par l’esthétique du pathétique que prisait le public du Second Empire, Sand en problématise les enjeux idéologiques, surtout en ce qui concerne le personnage féminin en état de crise. Alliant plusieurs modes de représentations dans l’espace même du roman, Sand en reproduit les codes pour ensuite proposer une autre finalité romanesque pour le sujet éploré.
Abstract
At a time when she was writing simultaneously for the novel and for the theatre in order to create melodramatic stories, George Sand used in her novel Adriani (1853) the techniques of the tableau and the coup de théâtre, which she borrowed from the genre of serious drama invented by Diderot and perfected by Sedaine. Influenced for a time by the aesthetic of pathos which was popular with the audiences of the Second Empire, Sand problematized its ideological implications, especially with regard to the character of the female mourner. Juxtaposing several modes of representation within the novel’s framework, Sand reproduced their own distinctive codes before proposing another type of fictional outcome for the female sufferer.
Appendices
Références
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