Abstracts
Résumé
En s'appuyant sur l'esthétique et l'éthique du normatif (Hamon), c'est-à-dire sur les rapports à la fois génétiques et polémiques entre le poétique et le politique, l'article montre comment le roman africain, par la scénarisation des procès fictifs, entame la forteresse d'une Tradition asservissante et disqualifie le pouvoir politique dictatorial dont l'arme première consiste à " rogner les ailes de la justice " dans toutes ses acceptions (U'Tam'si). Par des revirements spectaculaires où les juges, quand ils ne fuient pas, se retrouvent sur le banc des accusés, les deux romans abordés, Les cancrelats de Tchicaya U'Tam'si et Giambatista Viko ou le viol du discours africain de Mbwil a Mpang Ngal amorcent un projet démocratique dont les contours restent cependant incertains et précaires.
Abstract
Relying on Hamon's notion of the esthetics and ethics of the normative (i.e. the links, at once genetic and polemical, between the poetic and the political), this article demonstrates how the African novel uses the portrayal of the fictional trial to overcome subjugation by Tradition and discredit the political power of dictatorships whose foremost weapon, as U'Tam'si says, is " to clip the wings of justice " in every sense of the term. By means of spectacular reversals whereby the judges find themselves in the prisoner's dock if they do not flee outright, the two novels discussed, Les cancrelats by Tchicaya U'Tam'si and Giambatista Viko ou le viol du discours africain by Mbwil a Mpang Ngal, embark upon a democratic project whose outlines still remain vague and tenuous.