Abstracts
Résumé
L'objet de cette étude est d'analyser les origines de l'idée de tolérance chez Lazare Carnot. Elles se trouvent de façon explicite dans la pensée des encyclopédistes, analysée ici à partir de l'article " Tolérance " de l'Encyclopédie de Diderot et de d'Alembert. Cette notion y émerge à trois plans différents de la connaissance, théologie, morale, et politique. Dans la seconde partie de l'étude, on confronte la conception philosophique de Carnot à ses applications pratiques : l'encyclopédiste confronté à l'homme politique, au cours d'une carrière que structure la Révolution française. Le moment privilégié retenu pour cette confrontation est la Terreur. Quand, membre du Comité de salut public de la Convention, se pose à lui et de façon aiguë le problème de la cohabitation entre radicalisme politique et tolérance. Deux notions, celle de " salut public ", et précisément celle de " tolérance " apparaissent alors au-delà des frontières de la tolérance. On montre ici que ces limites ne sont pas imposées par la situation d'urgence révolutionnaire, mais déjà pensées par les encyclopédistes des Lumières.
Abstract
The purpose of this study is to analyze the origins of the idea of tolérance in Lazare Carnot. They can be explicitly located in the thinking of the Encyclopedists, which I examine in light of the article "Tolérance" appearing in the Ency clopédieof Diderot and D'Alembert. In this article, the notion of tolérance is developed in terms of three différent spheres of knowledge : theology, ethics, and politics. In the second portion of this study, Carnot's philosophical conception is contrasted with its practical applications — in other words, the Encyclopedist is confronted with the politician, during a career framed by the French Revolution. The key moment for analyzing this opposition is theTerror ; then, as a member of the Convention^ Committee of Public Safety, Carnot was acutely confronted with the problem of the coexistence of political radicalism with tolerance. Thus.two notions — "public safety" and, precisely, "Tolérance" — appear beyond the limitsof tolerance. In this study, these limits are shown to have not been imposed by the situation of revolutionary urgency but instead as having already been conceived by the Encyclopedists of the Enlightenment.