Abstracts
Résumé
Célèbres par leur lutte contre l'intolérance, les philosophes du XVIIIe siècle n'ont cependant pas été les apôtres d'une tolérance inconditionnelle, conçue comme excellente en soi. Toute la difficulté tient, en effet, à l'existence de l'intolérable, laquelle rend indispensable l'analyse de ce qu'on doit ou ne doit pas tolérer. Voltaire fait de la tolérance un devoir minimal, destiné à être remplacé par la fraternité, cependant que Rousseau, dans sa fine analyse des mystifications engendrées par la prétendue tolérance, risque lui-même de passer pour intolérant. Dans le domaine de la religion, l'idéal de tolérance tend finalement à être dépassé vers la fin du siècle.
Abstract
Famous by their struggle against intolerance, the philosophers of the XVIIIth century did not preach an unconditional tolerance, which would have been conceived excellent in itself. The whole difficulty lies indeed in the existence of the intolerable, which makes necessary the analysis of what must or must not be tolerated. Voltaire finally sees in tolerance a minimal duty vowed to be replaced by fraternity ; while Rousseau, analysing mystifications produced by the so called tolerance, misses to be holded for an intolerant man. In the field of religion, the ideal of tolerance aims to be outpassed at the end of the century.