Abstracts
Résumé
Que sait le poème ? Pour tenter de répondre à cette question, l'auteur part des " gloses " dont André Frénaud accompagna l'édification de la Sorcière de Rome. Le geste singulier du poète consiste ici à s'interroger sans relâche sur le comment du poème. Il découvre que naître à soi dans les signes, c'est se détacher du langage. La glose a dès lors pour fonction de fixer l'image du processus poétique. Les concepts qu'elle mobilise sont ici largement empruntés à la psychanalyse. Mais la psychanalyse, chez Frénaud, contribue sans doute surtout à conférer aux acteurs du poème des dimensions mythiques ou tragiques, qui dispensent de toute élucidation. La glose n'est donc qu'un modèle de lecture. Mais une lecture fascinée par son objet, par le " frémissement d'être " qu'il contient. Ainsi le poète découvre-t-il et nous enseigne-t-il que tout poème est en profondeur métapoème en ce qu'il s'affronte lui-même au mystère de son apparition et de son existence.
Abstract
Who knows the poem ? In attempting to come to grips with this question, the author begins with the "glosses" accompanying André Frénaud's Sorcière de Rome. The poet's singular gesture here consists in his continual self-questioning as to the "how" of the poem. He discovers that self-realization through signs is tantamount to detaching oneself from language. The gloss thus has the function of fixing the image of the poetical process. The concepts it mobilizes are largely those of psychoanalysis which, in Frénaud's case, means conferring on the actors in the poem mythical or tragic dimensions requiring no elucidation. The gloss is not a model for reading ; it is a reading engrossed by its object - the frémissement d'être, (or "thrill of being") it contains. What the poet discovers and teaches us is that every poem is at its core a metapoem, in that it confronts the mystery of its own existence and coming-into-being.