Abstracts
Résumé
Présenté comme un complément explicatif des changements apportés à la Nuit , l'Appendice de Jacques Ferron étonne par sa complexité et ses rapports ténus avec les Confitures de coings . L'auteur s'y attache moins à justifier le durcissement et l'amplification de son ancien récit qu'à développer considérablement les quelques allusions faites à l'enfance de son héros. Ferron nous livre alors un véritable « portrait de famille », et en particulier de sa propre lignée maternelle pour laquelle les quatre volumes de l'histoire des ursulines des Trois-Rivières servent largement de biblio-texte. Tout concourt à établir la préeminence sociale de sa famille. Pourquoi donc Ferron, lié par toutes ses fibres à la bourgeoisie professionnelle canadienne-française, a-t-il voulu renoncer à cette appartenance naturelle et se projeter dans la conscience de classe d'un héros dépossédé et aliéné? C'est ce que cet article tente d'expliquer.
Abstract
Presented as a sequel to explain the changes made in la Nuit, Jacques Ferron's Appendice astounds us by its complexity and its tenuous connections with les Confitures de coings. The author is concerned less with justifying the hardening and amplification of his earlier narrative than with developing to a considerable extent his few allusions to his hero's childhood. What Ferron produces in effect is a veritable "family portrait"; this is particularly true of his maternal descent, for which the four-volume history of the Ursulines of Trois-Rivières serves by and large as "biblio-text". All the evidence tends to confirm that his family was socially eminent. Given all his links with the French-Canadian professional high bourgeoisie, why did Ferron choose to cast off his ancestral connection and assume the class consciousness of a dispossessed and alienated hero? It is this question that the article attempts to elucidate.