Volume 39, Number 2, 2015 Archéologie du Nunavik et du Labrador : hommage à Patrick Plumet Archeology of Nunavik and Labrador: Tribute to Patrick Plumet Guest-edited by Yves Labrèche
Table of contents (18 articles)
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Introduction: Patrick Plumet et l’archéologie du Nunavik et du Labrador / Introduction: Patrick Plumet and the archaeology of Nunavik and Labrador
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The Tuvaaluk and Torngat archaeological projects: Review and assessment
William W. Fitzhugh
pp. 27–60
AbstractEN:
In the late 1970s, two large, multi-disciplinary, multi-year archaeological programs were initiated along the coasts of northern Labrador and Ungava in northern Quebec. Both envisioned a new model for Arctic archaeology that integrated archaeology, ethnography, environmental studies, earth sciences, and informatics. The Tuvaaluk research program was directed by Patrick Plumet at the Université du Québec à Montréal, and the Torngat Archaeological Project (TAP) by William Fitzhugh at the Smithsonian Institution and Richard Jordan at Bryn Mawr College. Project periods lasted roughly five years and included researchers and students from several institutions. The Tuvaaluk project concentrated on Paleoeskimo and Thule cultures, while TAP included research on Maritime Archaic and later Indian cultures as well as Paleoeskimo and Inuit cultures. This paper reviews and compares Tuvaaluk and TAP goals, methods, results, lessons learned, and legacies.
FR:
À la fin des années 1970, deux grands programmes multidisciplinaires devant durer plusieurs années ont été lancés le long des côtes du nord du Labrador et de l’Ungava au nord du Québec. Tous deux envisageaient un nouveau modèle d’archéologie arctique alliant l’archéologie, l’ethnographie, les études environnementales, les sciences de la Terre et l’informatique. Le programme de recherche Tuvaaluk était dirigé par Patrick Plumet de l’Université du Québec à Montréal, et le projet archéologique Torngat, par William Fitzhugh de la Smithsonian Institution et Richard Jordan du Bryn Mawr College. Ces projets ont duré approximativement cinq ans et ont rassemblé des chercheurs et des étudiants de plusieurs institutions. Le projet Tuvaaluk se concentrait sur les cultures thuléennes et paléoesquimaudes, tandis que le projet archéologique Torngat incluait des recherches sur les cultures amérindiennes de l’Archaïque maritime et celles qui ont suivi, en plus des cultures paléoesquimaudes et inuit. Cet article passe en revue les projets Tuvaaluk et Torngat, et compare leurs objectifs, leurs méthodes, leurs résultats, les leçons qui en ont été tirées et l’influence qu’ils ont eue.
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Les projets archéologiques Tuvaaluk et Torngat: description et bilan
William W. Fitzhugh
pp. 61–96
AbstractFR:
À la fin des années 1970, deux grands programmes multidisciplinaires devant durer plusieurs années ont été lancés le long des côtes du nord du Labrador et de l’Ungava au nord du Québec. Tous deux envisageaient un nouveau modèle d’archéologie arctique alliant l’archéologie, l’ethnographie, les études environnementales, les sciences de la Terre et l’informatique. Le programme de recherche Tuvaaluk était dirigé par Patrick Plumet de l’Université du Québec à Montréal, et le projet archéologique Torngat, par William Fitzhugh de la Smithsonian Institution et Richard Jordan du Bryn Mawr College. Ces projets ont duré approximativement cinq ans et ont rassemblé des chercheurs et des étudiants de plusieurs institutions. Le projet Tuvaaluk se concentrait sur les cultures thuléennes et paléoesquimaudes, tandis que le projet archéologique Torngat incluait des recherches sur les cultures amérindiennes de l’Archaïque maritime et celles qui ont suivi, en plus des cultures paléoesquimaudes et inuit. Cet article passe en revue les projets Tuvaaluk et Torngat, et compare leurs objectifs, leurs méthodes, leurs résultats, les leçons qui en ont été tirées et l’influence qu’ils ont eue.
EN:
In the late 1970s, two large, multi-disciplinary, multi-year archaeological programs were initiated along the coasts of northern Labrador and Ungava in northern Quebec. Both envisioned a new model for Arctic archaeology that integrated archaeology, ethnography, environmental studies, earth sciences, and informatics. The Tuvaaluk research program was directed by Patrick Plumet at the Université du Québec à Montréal, and the Torngat Archaeological Project (TAP) by William Fitzhugh at the Smithsonian Institution and Richard Jordan at Bryn Mawr College. Project periods lasted roughly five years and included researchers and students from several institutions. The Tuvaaluk project concentrated on Paleoeskimo and Thule cultures, while TAP included research on Maritime Archaic and later Indian cultures as well as Paleoeskimo and Inuit cultures. This paper reviews and compares Tuvaaluk and TAP goals, methods, results, lessons learned, and legacies.
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La phase initiale de l’informatisation du programme Tuvaaluk (1975-1982)
Jean-François Moreau
pp. 97–116
AbstractFR:
De 1975 à 1982, sous l’égide de Patrick Plumet, alors professeur au Département des sciences de la Terre de l’Université du Québec à Montréal, a été réalisé le programme Tuvaaluk à partir d’une subvention substantielle du Conseil des Arts du Canada. Son principal objectif visait à contribuer à mieux connaître la préhistoire de l’Arctique québécois. Plumet préconisa de mettre au point une méthodologie d’analyse archéologique reposant fondamentalement sur le recours à l’informatique. Ce texte rappelle donc les grands enjeux d’une telle méthodologie alors que l’informatique en était principalement à une étape de machines dont la taille imposante ne correspondait ni à la vitesse ni à la capacité mémorielle aujourd’hui disponibles. Les ordinateurs de l’époque, alors gérés par des langages en voie d’élaboration, étaient manifestement peu efficaces. Précisons encore que cette période de réalisation du programme Tuvaaluk précédait les débuts de la commercialisation des micro-ordinateurs au cours des années 1980 qui eux-mêmes reposaient sur des logiciels déjà plus sophistiqués.
EN:
From 1975 to 1982, under the leadership of Patrick Plumet, then a professor at the Department of Earth Sciences of the Université du Québec à Montréal, the Tuvaaluk Program was undertaken with a substantial grant from the Canada Council for the Arts. Its main aim was to achieve a better understanding of the prehistory of Arctic Quebec. Plumet sought to develop a largely computer-based methodology for archaeological analysis. This paper describes the main issues raised by such a methodology, keeping in mind that computers were at that time largely at the stage of huge machines that lacked the speed and memory capacity now available. These computers were clearly less efficient and used languages that were still being developed. Furthermore, the Tuvaaluk program was carried out before laptops came on the market during the 1980s with their already more sophisticated software.
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Nouvelle chronologie de deux sites paléoesquimaux d’Ivujivik (Nunavik)
Murielle Nagy
pp. 117–144
AbstractFR:
Cet article présente les résultats de 36 nouvelles datations au radiocarbone obtenues pour déterminer si les sites Pita (KcFr-5) et Ohituk (KcFr-3A) d’Ivujivik font partie de la période dite de transition entre le Prédorsétien et le Dorsétien, tel que conclu lors de recherches antérieures, ou représentent des occupations lors des périodes correspondant à ces deux cultures. En considérant ces datations et celles obtenues auparavant, il apparaît que ces sites furent effectivement occupés entre 800 et 400 av. J.-C. Toutefois, le site Pita a surtout été visité pendant la période prédorsétienne et une de ses datations est la plus ancienne obtenue jusqu’ici pour le Nunavik. Quant au site Ohituk, il fut aussi occupé pendant toute la période dorsétienne. Les datations des deux sites couvrant plus de trois millénaires, force est de constater que les vestiges archéologiques proviennent d’un palimpseste d’occupations et ne représentent pas une période de transition.
EN:
This article presents the results of 36 new radiocarbon dates obtained to determine whether the Pita (KcFr-5) and Ohituk (KcFr-3A) sites of Ivujivik belong to the so-called Pre-Dorset/Dorset transition period, as concluded from previous research, or represent occupations during periods corresponding to either culture. Taking into consideration these dates and those obtained earlier, it appears that the sites were indeed occupied between 800 and 400 BC. However, the Pita site was mainly visited during the Pre-Dorset period and one of its dates is the oldest one obtained so far for Nunavik. As for the Ohituk site, it was occupied throughout the Dorset period. Because the dates from both sites cover a period of over three millennia, it is concluded that the archaeological remains come from a palimpsest of occupations and cannot represent a transition period.
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L’industrie osseuse de Tayara (KbFk-7, Nunavik) revisitée par la technologie
Claire Houmard
pp. 145–172
AbstractFR:
Tayara est l’un des sites paléoesquimaux les plus renommés de l’Arctique de l’Est canadien. Suite aux fouilles de William E. Taylor Jr. en 1958, il a servi de référence pour définir le faciès Dorsétien ancien. L’étude de Taylor était basée sur la typologie des têtes de harpon, ainsi que sur les figurines humaines et animales découvertes, notamment le fameux petit masque. Fait assez exceptionnel pour l’Arctique de l’Est, le site de Tayara a livré plusieurs niveaux d’occupation superposés, parfois sur un mètre. Même si Taylor utilise Tayara comme référence pour le Dorsétien ancien, ce positionnement chronologique a toutefois fait l’objet de controverses au début du XXe siècle, incitant l’Institut culturel Avataq à entreprendre de nouvelles fouilles dans la partie centrale du site, près des tranchées 1, 2 et 3 de Taylor. Le présent article propose une étude typologique et technologique de l’industrie osseuse (ivoire, os et bois) issue des fouilles menées par Taylor (164 objets) et par l’Institut culturel Avataq (1090 pièces). Les niveaux II et III des fouilles récentes étant malheureusement des palimpsestes s’étalant sur 600 ans d’occupations, Tayara ne peut donc plus être considéré comme un site uniquement dorsétien ancien. Les niveaux 2 et 3 de Taylor semblent généralement comparables au niveau III et donc probablement datés du Prédorsétien récent alors que le niveau 1 et la couche appelée buried culture semblent plutôt associés au niveau II, donc au Dorsétien moyen. Les nouvelles datations par le radiocarbone confortent cette hypothèse.
EN:
Tayara is one of the most famous Palaeo-Eskimo sites in the Eastern Canadian Arctic. William E. Taylor Jr. excavated it in 1958, and it has since become the main reference for defining Early Dorset characteristics. His study was based on harpoon head typology and on the animal and human figurines discovered, especially the famous little human mask. This site is also exceptional because several occupation levels were unearthed for up to a metre in depth. Although Taylor used Tayara as an Early Dorset reference, this dating was challenged in the early 21th century, and the Avataq Cultural Institute has undertaken new excavations in the central part of Tayara, near Taylor’s trenches 1, 2, and 3. The present article offers a typological and technological study of bone tools (ivory, bone, and antler) found by Taylor (164 objects) and by the Avataq Cultural Institute (1,090 pieces). Unfortunately, the new excavations (levels II and III) are palimpsests that encompass different occupations over a period of 600 years, and Tayara can no longer be uniquely considered an Early Dorset site. Levels 2 and 3 from Taylor’s trenches seem generally comparable to level III of the recent excavations and probably date from Late Pre-Dorset times, whereas level 1 and the “buried culture” layer seem more associated with level II, which is considered Middle Dorset. These inferred datings are supported by the new radiocarbon dates.
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Représentation matérielle de la chaîne opératoire de traitement des peaux sur des sites paléoesquimaux du Nunavik
Marie-Michelle Dionne
pp. 173–203
AbstractFR:
La compréhension de la fonction réelle des outils retrouvés en contexte archéologique offre un accès privilégié aux modes de vie et aux organisations socioéconomiques du passé. La fonction peut être retracée grâce à l’analyse des dynamiques d’usure et des combinaisons diagnostiques de traces d’utilisation (tracéologie). La notion de fonction ne réfère pas seulement à ce à quoi un objet a servi, mais également au rôle qu’il a pu jouer au sein d’une organisation socioéconomique donnée, constituée de chaînes opératoires techniques. La fonction qu’occupe un outil au sein d’une chaîne opératoire est représentative de choix techniques appliqués dans le cadre d’un ensemble culturel, évoluant dans un contexte physique spécifique. La quête de la fonction exige non seulement la constitution d’une base de données des dynamiques d’usure réalisée en milieu contrôlé mais également des expérimentations ethnoarchéologiques. L’étude de la représentation matérielle de la chaîne opératoire de traitement des peaux sur trois sites paléoesquimaux du Nunavik, Pita (KcFr-5), Tivi Paningayak (KcFr-8A) et Tayara (KbFk-7), a permis d’interpréter et de comprendre la fonction réelle des catégories d’outils sélectionnées, pour finalement identifier des activités féminines dans la société dorsétienne et son économie.
EN:
By understanding the real function of tools found in an archaeological context, we gain privileged access to lifestyles and socio-economic organizations of the past. Tool function can be recreated by analyzing the dynamics of wear and through diagnostic combinations of traces of use (use-wear analysis). The notion of function refers not only to the use of an object, but also to the role it could play in a given socio-economic organization, which is composed of technical reduction sequences. The function of a tool in a chaîne opératoire (“reduction sequence”) is representative of technical choices made in the context of a cultural group, which is acting in a specific physical environment. The search for a function requires not only creating a database of the dynamics of use-wear in a controlled setting, but also carrying out ethnoarchaeological experiments. By studying the physical representation of the chaîne opératoire for processing of hides at three Palaeoeskimo sites in Nunavik, i.e., Pita (KcFr-5), Tivi Paningayak (KcFr-8A), and Tayara (KbFk-7), it became possible to interpret and understand the real function of the selected tool categories and ultimately identify women’s activities in Dorset society and its economy.
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Relecture critique des interprétations relatives aux interactions entre Thuléens et Dorsétiens au Nunavik et au Nunatsiavut
Yves Labrèche
pp. 205–231
AbstractFR:
Patrick Plumet et des archéologues de sa génération se sont intéressés au problème des relations interethniques entre les derniers Dorsétiens et les premiers Thuléens qui ont peuplé l’Arctique et le Labrador. Par la suite, quelques chercheurs ont mis en doute la contemporanéité des vestiges attribués à ces deux groupes, découverts dans les mêmes sites ou dans des localités voisines, croyant ainsi éliminer la possibilité qu’ils se soient côtoyés ou influencés. Plus récemment fut mise en doute l’existence même d’une présence thuléenne au Labrador avant l’arrivée des premiers Européens. En se basant principalement sur des sources écrites, l’auteur propose une relecture critique des interprétations relatives aux complexités interculturelles de la préhistoire récente du Nunavik et du Nunatsiavut.
EN:
Patrick Plumet and archaeologists of his generation were interested in the problem of inter-ethnic relations between the late Dorset and the early Thule peoples of the Arctic and Labrador. Subsequently, some researchers questioned the contemporaneity of material remains that were attributed to the two groups and discovered at the same sites or in adjacent locations. They thus believed they had eliminated the possibility that the two groups had been in contact or had influenced each other. More recently, there have been doubts about the very existence of a Thule presence in Labrador before the first Europeans arrived. Using written sources primarily, the author critically reviews interpretations of the intercultural complexities of recent Nunavik and Nunatsiavut prehistory.
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Géoarchéologie de maisons multifamiliales inuit de la période de contact au Labrador
Andréanne Couture, Najat Bhiry, James Woollett and Yves Monette
pp. 233–258
AbstractFR:
Afin de documenter davantage la configuration interne de maisons multifamiliales inuit du Labrador et l’impact anthropique de leur occupation sur la matrice sédimentaire, une combinaison d’analyses micromorphologiques et géochimiques a été mise en oeuvre dans l’étude de trois habitations multifamiliales situées sur les sites archéologiques d’Oakes Bay-1 et d’Uivak Point 1. À l’issue des analyses, plusieurs indicateurs anthropiques associés à l’occupation inuit de ces maisons ont été identifiés. Notamment, la présence d’ossements et de matière organique carbonisés, ainsi que l’enrichissement en sodium, en phosphore organique et en baryum, suggèrent la concentration de résidus animaux et organiques pouvant avoir résulté d’activités de cuisine. La dispersion de plusieurs indicateurs anthropiques dans toutes les aires de la maison pourrait avoir été causée par des évènements de nettoyage ou des processus naturels postérieurs aux dépôts. Cette tendance à la dispersion a rendu impossible la détermination d’aires d’activités spécifiques dans les maisons multifamiliales étudiées, à l’exception du cas de la Maison 1 d’Oakes Bay-1. Toutefois, nos données confirment que l’occupation inuit d’Oakes Bay-1 et Uivak Point 1, malgré son caractère saisonnier et sporadique, a assurément eu un impact sur la matrice sédimentaire de ces deux sites archéologiques.
EN:
To learn more about the internal layout of Inuit communal sod houses in Labrador and the anthropic impact of their occupation on the sedimentary matrix, a combination of micromorphological and geochemical analyses was used to study three communal houses located at the archaeological sites Oakes Bay-1 and Uivak Point 1. Several anthropic indicators associated with Inuit occupation of these houses were identified. In particular, the presence of burnt bones and organic matter and the enrichment of the soil in sodium, organic phosphorus, and barium suggest a concentration of faunal and organic debris that could have been due to cooking activities. Scattering of several anthropic indicators throughout the houses may also have been due to cleaning events or natural and post-depositional processes. This tendency toward scattering made it impossible to identify specific activity areas in the communal sod houses under study, with the exception of House 1 of Oakes Bay-1. Nevertheless, despite being seasonal and sporadic, Inuit occupation of Oakes Bay-1 and Uivak Point 1 definitely impacted the sediment matrix of both archaeological sites.
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Sivunitsatinnut ilinniapunga: l’archéologie inuit et l’apprentissage
Pierre M. Desrosiers and Jrène Rahm
pp. 259–283
AbstractFR:
Depuis 30 ans, le département d’archéologie de l’Institut culturel Avataq organise des écoles de fouilles suivant le mandat en éducation que lui ont confié les aînés du Nunavik. La vocation des écoles de fouilles a évolué, de sorte que l’expérience vécue par les jeunes est devenue un outil pour encourager leur scolarisation. Des activités connexes ont été progressivement utilisées pour améliorer le suivi avec les jeunes. Avec le projet Sivunitsatinnut ilinniapunga (« Pour notre futur, je vais à l’école »), nous avons tenté d’aller encore plus loin. Cet article présente les étapes de ce projet et analyse son impact en replaçant cette expérience dans la perspective de l’évolution des écoles de fouille au Nunavik. Cet exercice nous amène à discuter de la manière dont nous pouvons évaluer les résultats de cette initiative et améliorer son impact sur les jeunes en vue de développer une archéologie inuit et l’éducation dans le Nord.
EN:
For the past 30 years, the archaeology department of the Avataq Cultural Institute has been organizing archaeological field schools in keeping with an educational mandate entrusted to the Institute by the elders of Nunavik. Over time, the purpose of the schools has changed, and the fieldwork experience has become a tool to encourage young people to pursue their education. New educational activities have been gradually added to improve youth engagement and success. With the project Sivunitsatinnut ilinniapunga (“For our future, I’m going to school”), we have attempted to go even further. This paper presents the stages of this project and analyzes its impact by looking at this experience from the perspective of the evolution of field schools in Nunavik. We discuss how we can assess the results of this initiative and improve its impact for young people with a view to developing Inuit archaeology and Northern education.
Essais / Essays
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On the “Viking” presence in Nunavik: Much ado about nothing!
Daniel Gendron
pp. 285–293
AbstractEN:
Back in the 1950s, Dorset longhouses were unknown to archaeologists working in the Arctic. The discovery of one near Kangirsuk (Nunavik) in the early 1960s was an important addition to the corpus of data on the Dorset culture, but it was never presented as such by Thomas Lee. Somehow, this discovery was twisted into something else, and although Dorset longhouses are today being recognized in different parts of the Arctic world, the Imaha site at Pamiok Island carries false ghosts from the past. Following unsubstantiated conclusions from archaeological work done there in the mid-1960s, the Kangirsummiut still believe the site is of Viking origin, and this myth is being carried on outside Nunavik by visitors who are not informed better. This essay aims to end this charade once and for all and restore the true nature of the Imaha site.
FR:
Dans les années 1950, les maisons longues dorsétiennes étaient inconnues des archéologues travaillant dans l’Arctique. La découverte de l’une d’entre elles près de Kangirsuk (Nunavik) au début des années 1960 représentait un apport considérable au corpus des données sur la culture de Dorset, mais Thomas Lee ne l’a jamais présentée comme telle. D’une certaine manière, cette découverte se trouva emmêlée dans quelque chose d’autre, et bien qu’à l’heure actuelle les maisons dorsétiennes soient identifiées en différents lieux du monde arctique, le site Imaha à l’île Pamiok reste porteur de fallacieux fantômes du passé. Entretenant les conclusions infondées des travaux archéologiques qui y ont été réalisés au milieu des années 1960, les Kangirsummiut croient encore que ce site est d’origine viking, et ce mythe est entretenu à l’extérieur du Nunavik par des visiteurs qui n’en savent pas davantage. Cet essai vise à mettre fin une fois pour toutes à ces croyances fantasques et à restituer au site Imaha sa véritable nature.
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La présence « viking » au Nunavik: beaucoup de bruit pour rien!
Daniel Gendron
pp. 295–303
AbstractFR:
Dans les années 1950, les maisons longues dorsétiennes étaient inconnues des archéologues travaillant dans l’Arctique. La découverte de l’une d’entre elles près de Kangirsuk (Nunavik) au début des années 1960 représentait un apport considérable au corpus des données sur la culture de Dorset, mais Thomas Lee ne l’a jamais présentée comme telle. D’une certaine manière, cette découverte se trouva emmêlée dans quelque chose d’autre, et bien qu’à l’heure actuelle les maisons dorsétiennes soient identifiées en différents lieux du monde arctique, le site Imaha à l’île Pamiok reste porteur de fallacieux fantômes du passé. Entretenant les conclusions infondées des travaux archéologiques qui y ont été réalisés au milieu des années 1960, les Kangirsummiut croient encore que ce site est d’origine viking, et ce mythe est entretenu à l’extérieur du Nunavik par des visiteurs qui n’en savent pas davantage. Cet essai vise à mettre fin une fois pour toutes à ces croyances fantasques et à restituer au site Imaha sa véritable nature.
EN:
Back in the 1950s, Dorset longhouses were unknown to archaeologists working in the Arctic. The discovery of one near Kangirsuk (Nunavik) in the early 1960s was an important addition to the corpus of data on the Dorset culture, but it was never presented as such by Thomas Lee. Somehow, this discovery was twisted into something else, and although Dorset longhouses are today being recognized in different parts of the Arctic world, the Imaha site at Pamiok Island carries false ghosts from the past. Following unsubstantiated conclusions from archaeological work done there in the mid-1960s, the Kangirsummiut still believe the site is of Viking origin, and this myth is being carried on outside Nunavik by visitors who are not informed better. This essay aims to end this charade once and for all and restore the true nature of the Imaha site.
Hommages à Patrick Plumet
Recensions / Book reviews
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LAUGRAND, Frédéric and Jarich OOSTEN, 2015 Hunters, Predators and Prey: Inuit Perceptions of Animals, New York, Berghahn, 408 pages
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SOWA, Frank, 2014 Indigene Völker in der Weltgesellschaft: Die kulturelle Identität der grönländischen Inuit im Spannungsfeld von Kultur und Natur, Bielefeld, transcript Verlag, 435 pages