Abstracts
Résumé
Alors qu’il serait tentant de considérer le recueil des Châtiments (1853) comme une oeuvre essentiellement politique cédant le pas, trois ans plus tard, aux considérations métaphysiques des Contemplations, cet article s’intéresse à la portée proprement visionnaire du grand recueil satirique de Victor Hugo : l’auteur n’est-il pas toujours visionnaire et toujours engagé ? Certes, la raillerie féroce envers les têtes d’affiche du Second Empire semble dominer l’ensemble, mais les Châtiments, de manière moins marquée que Les contemplations, multiplient les messages de caractère occultiste, de « Nox » à « Lux », en passant par « Luna » et « Stella ». Hugo accumule les notations cosmologiques ; il traque les correspondances entre le Second Empire et les autres mondes ; il tente surtout de constituer un grimoire susceptible de modifier radicalement la réalité politique et sociale du moment.
Abstract
While it might be tempting to consider the collection Châtiments (1853) as a primarily political work giving way, three years later, to the metaphysical considerations of Les contemplations, this article focuses on the distinctly visionary breadth of Victor Hugo’s grand satirical collection. Is not the author always visionary and always political? Certainly, the fierce mockery of the leading figures of the Second Empire seems to dominate the whole, but Châtiments, albeit in a less pronounced way than Les contemplations, abounds with messages of an occult nature, from “Nox” to “Lux,” passing through “Luna” and “Stella.” Hugo accumulates cosmological notations; he traces correspondences between the Second Empire and other worlds; above all, he endeavors to create a grimoire capable of radically altering the political and social reality of the moment.