Abstracts
Résumé
Cet article s’inscrit dans un travail au long cours sur les écrits de Pierre Gélinas. Je m’intéresse à ses premiers textes, fruits de sa collaboration régulière à la page littéraire de l’hebdomadaire Le Jour. J’avance que Gélinas propose une pratique de l’interprétation et un discours autonomiste de la critique littéraire qui tranchent avec la « critique philosophique » dominante dans les années 1940 et 1950 au Québec. L’interrogation que Gélinas émet sur la méthode critique ainsi que son ton polémique montrent que le discours autonomiste, mis de côté par la critique personnaliste, a investi un support autre que la revue : l’hebdomadaire. Après avoir décrit l’espace critique de l’époque, j’analyse le corpus des articles littéraires de Gélinas au Jour, puis j’expose ses critères de jugement de même que sa conception de la critique. J’aborde ensuite ses critiques des livres de Jean Bruchési et de Guy Sylvestre, qui donnent lieu à des échanges soutenus.
Abstract
This article is part of a longer work on Pierre Gélinas’ writing. I focus on his first texts, results of his regular collaboration to the literary page of the weekly Le Jour. I put forward that Gélinas proposes a practice of interpretation and an autonomist discourse of literary criticism that contrasts with the dominating “philosophical criticism” in the ’40s and the ’50s in Quebec. His questioning of the critical method and his polemical tone show that the autonomist discourse, set aside by the personalist criticism, has invested other supports than the revue, namely the weekly. After a description of the critical space of the period, I analyze the corpus of Gélinas’ literary articles at Le Jour, then I bring to light Gélinas’ judgment criteria and his conception of criticism. Lastly, I address his criticism of Jean Bruchési’s and Guy Sylvestre’s books, which are subjected to some sustained exchanges.