Abstracts
Résumé
Premier écrivain africain à se voir décerner le prix Renaudot en 1968 pour Le devoir de violence, Yambo Ouologuem fut d’abord encensé par la critique avant d’être accusé d’avoir plagié Le dernier des Justes d’André Schwarz-Bart (1959). Si la plupart des commentateurs se sont concentrés sur ce qu’ils percevaient comme les limites du roman, notamment les faiblesses du personnage central, Raymond Spartacus Kassoumi, aucun, semble-t-il, n’a étudié sa trajectoire dans une perspective intertextuelle. Raymond Spartacus constitue selon nous l’alter ego positif d’Ernie dans Le dernier des Justes. L’analyse intertextuelle des trajectoires d’Ernie et de Raymond Spartacus, qui recourt à une déconstruction et une reconstruction à la fois de la forme (la langue utilisée) et du fond (la réécriture de l’histoire et de l’Histoire), offre une lecture nouvelle du roman de Ouologuem permettant l’émergence de son sens.
Abstract
First African writer awarded the Renaudot Prize in 1968 for Bound to Violence (Le devoir de violence), Yambo Ouologuem was initially praised by the critics before being accused of having plagiarized The Last of the Just (Le dernier des Justes) by André Schwarz-Bart (1959). If most commentators focused on what they saw as the limitations of the novel, especially the weaknesses of the main character, Raymond Spartacus Kassoumi, none of them, so it seems, studied his path from an intertextual perspective. In this article, we consider Raymond Spartacus the positive alter ego of Ernie in The Last of the Just. The intertextual analysis of both Ernie’s and Raymond Spartacus’ trajectories, which proceeds by a deconstruction and a reconstruction of both the form (the language used) and the content (the rewriting of story and History), offers a new reading of Ouologuem’s novel allowing for the emergence of its meaning.