Abstracts
Résumé
Le roman de Céline Minard, Le dernier monde, se distingue par bien des aspects des oeuvres qui présentent un questionnement explicite sur la mémoire par la voie de l’enquête ethnologique ou historique, des traumatismes mémoriels, d’un imaginaire de l’archive, etc., et qui ont permis de montrer comment la littérature française contemporaine problématise la mise en forme et la médiation du passé, qu’il soit personnel ou collectif. Dans cette fiction post-apocalyptique qui met en scène Jaume Roiq Stevens, seul survivant d’une catastrophe inexpliquée qui a décimé l’humanité mais pas les autres formes de vie, l’enjeu mémoriel réside dans l’oubli qui menace le souvenir même de l’histoire et de l’espèce humaine. À travers les différentes étapes de la quête de Stevens, il s’agit de voir comment le dernier humain parvient à se libérer du poids d’une mémoire pathologique et à survivre à la disparition de son espèce.
Abstract
Céline Minard’s novel Le dernier monde distinguishes itself in many ways from other works that explicitly question memory through the ethnological or historical investigation of trauma memories, of the archival imagery, etc. Such works allowed showing how the contemporary French literature problematizes the formatting and mediation of the past, whether personal or collective. In this post-apocalyptic fiction, Jaume Roiq Stevens is the lone survivor of an unexplained catastrophe that decimated humanity but preserved all other forms of life. The issue of memory is therefore linked to the forgetting of history and humankind. Following the various stages of Stevens’s quest, we will see how the last human being manages to free himself from the weight of a pathological memory in order to survive the extinction of his species.