Abstracts
Résumé
L’ordre du jour d’Éric Vuillard (2017) offre une contribution littéraire importante à la construction contemporaine de l’événement. Il montre un souci aigu de la teneur événementiale des faits historiques racontés (la réunion secrète du 20 février 1933 au cours de laquelle Hitler demanda une contribution financière aux grands industriels allemands ; les ratés de l’arrivée des nazis en Autriche cinq ans plus tard). Cet article analyse la façon dont Vuillard s’empare de l’événement, sur le fond et sur la forme, et dont il en investit la dimension paradoxale recoupant unicité et itération (à la lumière de la conceptualisation proposée par Claude Romano dans L’événement et le monde [1998] et L’événement et le temps [1999]). Lestant le discours d’une dimension véritative, la narrativisation de la mémoire surmonte un tel paradoxe.
Abstract
Éric Vuillard’s L’ordre du jour (2017) offers an important literary contribution to the contemporary construction of the event. It shows a keen interest for the adventive aspect of the historical facts (the secret meeting of February 20, 1933, when Hitler asked German industrialists for funds; the misfires of the Nazis’ arrival in Austria five years later). This article analyzes how Vuillard takes hold of the event, both in content and style, and figures out its paradoxical dimension, a conflation of unicity and iteration (conceptualized in Claude Romano’s two seminal books L’événement et le monde [1998] and L’événement et le temps [1999]). Investing the discourse with a factual dimension, the narrativization of memory overcomes such a paradox.