Abstracts
Résumé
Cet article analyse l’expérience dans Kaléidoscope ou les aléas du corps grave (Montréal, Noroît, 1984), dernier recueil paru du vivant du poète Michel Beaulieu (1941-1985). À partir des réflexions du philosophe Giorgio Agamben dans Enfance et histoire, nous examinerons si et comment le voyage dans diverses villes américaines permet, dans Kaléidoscope, le renouvellement de l’expérience. Le recueil de Beaulieu montre qu’à travers une pratique particulière de l’espace, le corps du poète devient, au fil de ses pérégrinations en Amérique, un véritable corps expérimental, source d’une connaissance subjective du monde, qui tempère le sentiment de déréalisation que le sujet poétique éprouve dans sa ville natale, Montréal.
Abstract
This article analyses experience in Kaléidoscope ou les aléas du corps grave (Montreal, Noroît, 1984) by Michel Beaulieu (1941-1985). Following Giorgio Agamben’s arguments in Enfance et histoire we shall examine if and how travelling through various American cities allows, in Kaleidoscope, the renewal of experience. Beaulieu’s poem collection demonstrates that the poet’s body becomes, during his travels and by a certain practice of space, an experimental body, the source of a subjective knowledge of the world, that tempers the feeling of uncanniness that the lyrical subject experiences in his hometown, Montreal.