Abstracts
Résumé
En 1983, André Belleau fait paraître dans la revue Liberté un essai intitulé « Langue et nationalisme ». Fruit d’une communication donnée l’année précédente, il sera souvent réédité, par Belleau et par d’autres. On y lit une phrase devenue célèbre : « Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler. » Le texte de Belleau reste-t-il d’actualité ? Peut-il toujours permettre de penser la question linguistique au Québec ? Comment le relire aujourd’hui ? Dans un premier temps, il s’agira de situer le texte dans l’évolution de la réflexion linguistique et politique de son auteur. Dans un deuxième, on proposera de prolonger la pensée de Belleau sur le statut du français au Québec. Les Québécois n’ont pas à rester englués, collectivement, dans les catégories et expressions traditionnelles du discours québécois sur la langue : purisme et hypercorrection, fétichisation et essentialisme, frilosité et repli sur soi, folklorisation et conservatisme, nationalisme et polarisation. S’il est une leçon d’André Belleau, elle est là.
Abstract
In 1983, André Belleau published an essay entitled “Language and Nationalism” in the review Liberté. The result of a communication given the previous year, it will often be reissued by Belleau and others. We read there a sentence that became famous: “We do not need to speak French, we need French to speak.” Does Belleau’s text remain topical? Does it still allow pondering the linguistic question in Quebec? How to reread it today? Firstly, the task will be to locate the text in the linguistic and political evolution of its author’s reflection. Next, we shall propose to extend Belleau’s thought about the status of French in Quebec. Quebecers do not need to remain stuck, collectively, in the traditional categories and expressions of the Quebec discourse on language: purism and hypercorrection, fetishizing and essentialism, uneasiness and withdrawal, folklorization and conservatism, nationalism and polarization. If there is a lesson from André Belleau, here it is.