Abstracts
Résumé
Hebdomadaire culturel communiste né pendant la Résistance, Les Lettres françaises paraissent pour la dernière fois en octobre 1972. En guise d’éditorial, Louis Aragon, directeur du journal depuis vingt ans, y signe une nouvelle, « La valse des adieux », qui sera reprise huit ans plus tard dans le recueil Le mentir-vrai. Le texte, fortement lyrique, met en scène un je qui se propose en contre-exemple aux lecteurs, affirmant avec force l’échec de son existence pour mieux condamner l’aveuglement idéologique propre au militant. Mais voilà que ce qu’on peut décoder comme une autocritique s’exprime notamment par une promenade surréaliste dans Paris et sa périphérie, entre mémoire littéraire et histoire. À partir de la réflexion d’Aragon sur sa propre pratique de l’intertextualité, cet article entend montrer que la nouvelle, en phase avec la période romanesque de l’écrivain, exprime avant tout une lecture critique de l’histoire.
Abstract
The last issue of the communist cultural weekly Les Lettres françaises was released in October 1972. Louis Aragon, its editor for the preceding 20 years, chose to publish a short story entitled “La valse des adieux” as the last editorial. This short story was issued again eight years later in Aragon’s Le mentir-vrai. Its first-person narrator uses his personal failure to express a strong condemnation of ideological self-delusion. Last but not least, this self-criticism rhetoric is supported by a surrealist wandering in Paris and its outskirts, where the narrative melds memory and history. Based on Aragon’s intertextuality approach, this paper aims to show that “La valse des adieux” expresses first and foremost a critical view on history, in line with the author’s last novels.