Abstracts
Résumé
À partir de deux énoncés marquants de la théorie du roman, celui d’abord de Bakhtine, qui, dans L’esthétique et théorie du roman, fait du roman le genre de « la parole et de la pensée non officielles », celui ensuite de Pavel, qui, dans La pensée du roman, le proclame plutôt genre du grand nombre, l’auteure propose d’envisager le sens originel du terme, celui de « translation », qui ne dément pas le caractère à la fois rebelle et rassembleur du roman. Elle s’interroge sur le rôle du rire dans cette stratégie romancière qui vise, par une profanation comique de l’écriture, à susciter l’adhésion d’un lectorat néophyte à la cause du français conçu comme la langue naturelle de l’humaine condition, et ce, tout particulièrement dans les deux premières chroniques de François Rabelais, Pantagruel et Gargantua.
Abstract
Taking two statements that stand out in the theory of the novel, first that of Bakhtin whose Esthétique et théorie du roman depicts the novel as the genre of “non-official speech and thought,” then Pavel whose La pensée du roman takes the popular collective view, the author focuses on the original sense of the term, that of “translation,” which maintains both the rebellious and rallying qualities of the novel. She explores the role of laughter in this novelistic strategy that uses a disparaging kind of humour to seduce a neophyte readership to the cause of French as the natural language of the human condition, particularly in François Rabelais’s first two Chronicles Pantagruel and Gargantua.