Abstracts
Résumé
Cet article aborde la question de la surface, du lieu et de la référence dans La fabrique du pré de Francis Ponge, en interrogeant une conception de la disposition également développée dans un autre texte pongien, La Table . Du pré à la table, il en va chez Ponge d’une poétique de la mise à plat et de l’étalement qui sert ici à questionner ce qui sera défini comme l’étal du pré . La table, comme le pré, est un étal (présentoir et table de travail) au niveau du sol et dont la surface permet l’ étalement (monstration et disposition). Il s’agira de montrer en quoi la mise à plat (du texte, des brouillons) opérée dans La fabrique permet de générer une véritable collection de représentations, en l’occurrence, du pré, mais aussi en quoi cette collection étalée n’est pas seulement celle de « prés », puisqu’elle se constitue également à partir d’autres textes de Ponge, auxquels La fabrique fait maintes fois référence, et qui se voient, sur cette surface qu’est le pré, étalés. Il sera d’autant plus pertinent de constater que plusieurs des textes que La fabrique dispose sont clairement associés à des lieux , le tout permettant au final de circonscrire les états d’une sorte de géographie pongienne. Sur l’étal du pré, cette table où s’étalent brouillons, poèmes et représentations, où s’étendent les références à d’autres textes écrits en/sur d’autres lieux, une carte apparaît et permettra de penser une véritable poétique pongienne du lieu, où l’étal articule et reconduit des relations multiples entre les éléments disposés, constellés, « géographiés ».
Abstract
This article addresses the question of surface, location and reference in La fabrique du pré by Francis Ponge, by examining a concept of arrangement already developed in another Pongien text, La Table. From the meadow to the table, Ponge develops the poetics of flattening and display used here to investigate what will be defined as the stall of the meadow. The table, like the meadow, is a kind of stall (display stand and worktable) at ground level whose surface serves for displaying (showing and arrangement). The article suggests how the flattening (of the text, the drafts) used in La fabrique produces a true collection of representations, in this case, of the meadow, but also how this displayed collection is more than just “meadows,” since it devolves from other texts by Ponge, repeatedly referenced in La fabrique, and which are displayed on the surface that is the meadow. It is notable that several of the texts displayed by La fabrique are clearly associated with locations, which ultimately serve to delimit the states of a kind of Pongienne geography. On the stall of the meadow, this table upon which drafts, poems and representations are displayed, enhanced by references to other texts written in/on other sites, a map appears, and will suggest a genuine Pongienne poetic of location, where the stall articulates and renews multiple relationships between the laid out, arranged, and “geographied” elements.