Abstracts
Résumé
Dans la tradition humorale, l’enfant est porté vers la mélancolie parce qu’influençable. Comme il croît, il se meut, il s’émeut. La mélancolie de l’enfant se nomme néoténie : elle est causée par la « prématuration spécifique de la naissance chez l’homme », comme le rappelle Jacques Lacan. Mélancolique en raison du jeu de sa forme, l’enfant est ouvert au temps : il est la figure instable de ce qu’on devine être plus tard le même et autrement. On ne s’intéressera donc pas à l’enfant en tant qu’il serait l’objet d’une nostalgie du temps passé, mais plutôt à l’enfant comme à la Mélancolie même, son emblème, sa figure et son mouvement. On appellera « enfant » quelque chose comme le manque à être. Ce sera aussi, l’enfant, une figure en formation, le mouvement vers l’accomplissement. Ce pourrait être la figura d’Auerbach, la promesse d’une incarnation — image, photographie ou roman. Ce sera, ici, l’enfant présenté dans les photographies et les récits du Roland Barthes par Roland Barthes . Reléguée aux limbes de l’oeuvre, cette figure semble avoir échappé au regard critique. Bien qu’il soit mineur, l’enfant a pourtant portée théorique. On voudra, dans le présent article, se pencher sur l’enfant et sa mélancolie, sur le désir d’être formé, sur l’exigence de la copie et sur la photographie.
Abstract
Humoral medicine views children as melancholic for they are readily influenced, the clay waiting to be shaped. In the process of growing up, from the time of birth, premature, immature, they evolve. But the child remains incomplete, and the term neoteny has been used to define the melancholy of children. In this article, we look at the figure of the child as representing a work in progress. We will observe the child’s movement and changes toward completion through education, mimetism, writing and photography. In this respect, we will consider Roland Barthes par Roland Barthes a theory of neoteny and foremost example of children’s literature.