Abstracts
Résumé
Le roman Alto Solo (1991) d’Antoine Volodine provoque deux questions fondamentales : « Qui suis-je ? » et « Qui es-tu ? » Ce sont des questions qui explorent la notion du soi et de l’autre en mettant en relation le lieu habité, c’est-à-dire géographique, et le lieu psychologique ainsi que celui de l’énonciation. Ce sont des questions dont les réponses font référence aux signes distinctifs entre des individus d’une société, qui, dans Alto Solo, produisent une sensation d’étrangeté, d’anonymat et d’exil de l’un par rapport à l’autre. Ces réponses prononcées ou implicites produisent une sensation d’étrangeté et d’aliénation sociale qui est renforcée par une aliénation de l’identité personnelle, celle-ci n’étant, dans la plupart des cas, qu’une identité collective.
Qui sont les citoyens de Chamrouche par rapport aux personnages aux noms bizarres ? Comment caractériser les personnages que nous rencontrons dans cette oeuvre de Volodine et auxquels l’auteur ne fait référence que dans un langage symbolique ? Il parle des voix, des oiseaux, des nègues et des hommes portant des imperméables, sans expliquer le choix de son vocabulaire. Cette absence d’information concrète confirme non seulement la notion d’étrangeté dans le texte de Volodine, mais elle provoque également la réitération des deux questions, « Qui suis-je ? » et « Qui es-tu ? ». Elle stimule notre recherche de l’identité dans Alto Solo.
Abstract
Antoine Volodine’s novel Alto Solo (1991) raises two fundamental questions : “Who am I ?” and “Who are you ?” These questions address the notion of the self and the other in relation to geographic and psychological place as well as that of speech. The answers to these questions are intrinsic to the distinct characteristics of individual, interacting members of society, which in Alto Solo stir feelings of otherness, anonymity, and even of exile among the fictional characters. The responses to these two questions, whether overt or implicit, yield an aura of social disjunction and alienation, and hence questions of the identity of the individual characters who seem largely remote, their identities more collective than personal.
Who then are the citizens of Chamrouch, in relation to those with bizarre names ? How can we define the characters in Volodine’s novel when they are depicted only as symbols, their verbal expression in the form of voices, birds, nègues, and men wearing raincoats without the author ever explaining his choice of words ? The absence of concrete information not only reinforces the pervasive aura of otherness in Volodine’s text, but also summons a reiteration of the two questions, “Who am I ?” and “Who are you ?” Thus we are impelled in our search for identity in Alto Solo.