Abstracts
Résumé
Les Petits traités constituent le point d’orgue de l’oeuvre de Pascal Quignard. Mais comment définir leur identité générique ? L’écrivain mène en effet le traité aux confins de la littérature (il brasse plusieurs champs disciplinaires) et à l’intersection de plusieurs catégories littéraires, l’une romanesque, l’autre poétique. Intraitable alors, le traité ? L’article montre comment cette indécidabilité statutaire et générique relaie une visée intime (s’écrire à la source, au plus près des pulsations de la psyché, dans les dénivelés et les heurts de la conscience) et une visée spéculative (faire jouer le texte, pointer ses failles, ses lacunes, les gouffres qu’il recouvre, donner ainsi à entendre une « alerte au néant », selon la formule de Jean-François Lyotard).
Abstract
The Petits traités represents the pinnacle of Pascal Quignard’s oeuvre. But how can their generic identity be defined? The writer pushes the treaty to the limits of literature (he mixes various disciplinary fields), and brings it to the intersection of several literary categories, one fictional and one poetic. But is the treaty untreatable? The article demonstrates how this statutary and generic undecidability relays goals that are both intimate (to write oneself from the source, closer to the beatings of the psyche, in the meanderings of consciousness) and speculative (to put the text to work, to point out its faults, its gaps, the abyss it covers, leading to understand an “alertness to nothingness,” according to Jean-Francois Lyotard’s formula).