Abstracts
Résumé
Après avoir examiné la querelle qui suivit la revendication, par certains, de Jack Kerouac comme auteur québécois, notre article propose une relecture de deux de ses romans — Sur la route (1957) et Visions de Gérard (1958) — qui rattache au mysticisme catholique et au messianisme du « Québec d’en bas », aussi bien qu’à la perte précoce d’un frère, des faits textuels communément imputés à l’idéologie naissante de la « Beat Generation ». C’est le sens du plus célèbre road trip des lettres du xxe siècle que nous voudrions en effet revoir ici, afin de montrer que la trajectoire de l’écriture de Sur la route n’est pas tant le Sud-Ouest que le Nord-Est, c’est-à-dire le Petit Canada de l’enfance de Kerouac et surtout de Gérard, dont la voix française (Gérard ne parlait pas l’anglais !) semble avoir guidé Jack le long de sa route poétique.
Abstract
Starting from the much disputed “Quebecois identity” of Jack Kerouac, our article focuses on two of this author’s novels—On the Road (1957) and Visions of Gerard (1958)—in order to reveal a dimension other than, and apparently contradictory to, that of the Beat Generation: the Catholic mysticism and messianism that once characterized the French-Canadian communities of New England. We would like to read the twentieth century’s most famous literary road trip... backwards, to understand it from its point of departure. We argue that the Northeast, and the need to turn one’s back on it, but also the impossibility of leaving it for good, are to be understood in the light of the “Petit-Canada” of Kerouac’s childhood and that of Gerard, Kerouac’s lost older brother whose French words (Gerard died before he could learn English) seem to have guided Jack along his poetic road.