Abstracts
Résumé
La présence importante et très variée du poème en prose chez les poètes de la génération de l’Hexagone paraît liée au profond questionnement identitaire et à l’instabilité des discours qui caractérisent les années 1945-1965. En puisant des exemples chez des poètes aussi différents que Thérèse Renaud, Gilles Hénault, Roland Giguère, Claude Fournier, Jean-Guy Pilon et quelques autres, cet article rattache la pratique du poème en prose à une mise en situation dramatique du sujet poétique, brisant la souveraineté de la voix lyrique, permettant un dialogue avec soi, dans un registre principalement délibératif et interrogatif. Au terme de ce parcours, la notion de « situation », centrale dans la conception du poème en prose défendue par Max Jacob, prendra une tournure sartrienne, notamment chez Jacques Brault et Gaston Miron.
Abstract
The extensive use of various forms of the prose poem among the poets of the “Hexagone generation” seems related to a deep interrogation about identity and to the discursive instability which characterize the 1945-1965 period. Quoting poets as different as Thérèse Renaud, Gilles Hénault, Roland Giguère, Claude Fournier, Jean-Guy Pilon and a few others, this article links the practice of the prose poem with a desire to build a dramatic situation or tension within the poem, breaking the sovereignty of the lyric voice, allowing for a dialogue with oneself, in a mainly deliberative and interrogative tone. At the end of this survey, the notion of “situation,” central in the conception of the prose poem defended by Max Jacob, comes closer to the meaning it has in Jean-Paul Sartre’s works, notably with reference to poets like Jacques Brault and Gaston Miron.